Fascinant Alain Delon ( dans son meilleur rôle) pris dans une troublante quête identitaire. Réflexion sur la dépossession de soi et sa vampirisation par l’état policier. Métaphysique, historique, le film aborde autant la question du double, du conflit identitaire où le personnage se retrouve dans le piège Kafkaïen d’une justice arbitraire que la troublante prise de conscience que dans ce régime dominant tout peut être arbitraire. Il se met à assumer peu à peu sa condition jusqu’à la déshumanisation. Il lui est nécessaire de trouver la réponse à ses questions même si la déportation est ce qui l’attend .
On a reproché à Losey un cinéaste américain chassé de son pays par le maccarthisme et contraint de se réfugier en Angleterre. Il n’était pas juif, ni français, mais il était concerné profondément par la question de l’identité et de l’exil et du regard des autres sur la différence. On lui a aussi reproché d’avoir mis trop d’éléments personnels dans son film , d’avoir fait quelques erreurs de dates (La rafle du « Vel d’hiv » a eu lieu en Juillet 1942 et pas en janvier) .