Monsters par Zali_L_Falcam
C'est l'histoire d'un mec qui regarde District 9, et qui, brutalement éclairé par le côté novateur du film se dit "Wow, avec pas beaucoup d'argent et de la science fiction, je peux parler de TRUCS ! Genre, tu vois, le racisme (c'est mal), l'écologie (c'est important), l'amour (ça dure toujours) et tout ça ! Alors, chiche, je vais faire un truc de science fiction avec de l'amour et, tu sais, une parabole TROP OUF sur les immigrés Mexicains (ils ont des moustaches)."
Alors le gars prend des acteurs (deux, et quelques mexicains, moustachus), sa caméra et un script de fou (ça serait l'histoire d'un type un peu cynique et d'une fille un peu riche qui marchent dans la jungle. Et il y aurait des monstres), et hop. Une heure trente de randonnée, avec des dialogues intenses du genre "tu peux desserrer mon bandage ? Oui." ou "Pourquoi on s'arrête ? Pour faire le plein.". Comme on est quelque part entre un film de vacances dans la jungle et le clip de Bjork au ralenti, de temps en temps, le réalisateur se permet une fulgurance, du type, en haut d'une pyramide aztèque, un plan sur un gros mur à la frontière mexicaine, et les personnages qui constatent avec une subtilité immense que, quand même, ériger des murs entre les hommes, c'est laid.
Le gars, tout content de son truc, il se dit alors qu'il faut quand même plonger le tout dans une ambiance un peu arty, alors il colle de la musique electro demi-molle, des plans longs sur des ruines et des avions de chasse (la guerre, c'est mal) et des petits Chthulu qui se roulent des tentacules. Et le film est une grande analepse, pour illustrer le destin tragique des randonneurs-immigrés voués à être les victimes d'un message politique assené avec une balourdise balourdement balourde.
Reste la question de savoir ce que les armées américaines peuvent bien branler au juste, pour avoir la plus grande difficulté à tuer une centaine d'énormes cibles fixes (ou presque) facile à localiser et dont les moeurs et le système migratoire semble connu par absolument tous les traficants chicanos en short de la région. Rien, manifestement, vu que deux ou trois missiles semblent mettre les créatures à plat.
Une invasion molle (pas dans le bon sens du terme, genre The Blob), des acteurs mous, une romance molle, un propos mou, mou mou mou mou mou. Pas complètement déplaisant, cependant le musée du Beurre à Jussey (70) non plus, c'est pas pour ça que j'ai envie de passer une heure et demie dedans.