Il se faut d'être accroché à sa ceinture rien que par la séduction que procurent les effets visuels tout bonnement bluffant, tout autant que ce casting aussi original que disparate. Au-delà de son rang de blockbuster, "Moonfall" nous trace l'esquisse d'une belle histoire, pas aussi profonde que celle d' "Interstellar", mais qui vaut tout de même son petit pesant d'or.
Ce nouveau long-métrage de Roland Emmerich a qui l'on doit les Indépendance Day, "Universal Soldier", "Le jour d'après" ou encore "The Patriot, le chemin de la liberté" nous invite à graviter autour d'une épopée où la planète terre se trouverait menacé par une lune déviant de son orbite. Dans celui-ci d'ailleurs se trouve une présence troublante représentée par une intelligence extra-terrestre qui semble doté d'une technologie infiniment plus importante que celle des humains.
Le gros point positif de ce film sont les explications scientifiques officialisant la dérive lunaire. Là où sa pêche en revanche c'est dans le développement des personnages a laquelle on ne s'attache pas vraiment sauf avec KC Houseman, peut être (John Bradley-West) par le fait évident qu'il soit amusant autant que naturel.
Ce récit de genre apocalyptique se penche principalement sur le sort du satellite brinquebalant. Avec le nombre de plans dans lesquelles on observe la lune partir en live fait d'elle l'actrice principale, ni plus ni moins. Jocinda Fowler (Halle Berry) et Brian Harper (Patrick Wilson) sont bien sérieux, beaucoup trop absorbé par leur travail pour que leur réel personnalité ne se dévoile aux spectateurs. Et ceux même si l'on remarque qu'ils tiennent plus que tout à leur famille proche, leur progéniture. C'est insuffisant, cependant, pour que l'on puisse s'attacher complètement à ses individus. Inutile donc de mentionner les acteurs secondaires aussi effacé que l'horizon brumeux d'une lande écossaise pour que l'on puisse en dire quoi que ce soit.
Heureusement que le visuel est au rendez-vous car cet aspect seul représente l'atout majeur du film qui a pour revendication clair d'en jeter plein la vue. En fin connaisseur des films catastrophe, le réalisateur Stuggartois savait que c'était dans cet aspect précis où il se devait de frapper comme un ogre. Un défi réussi certes au grand dam de certains personnages que je juge tout bonnement inutile. Holdenfield (Donald Sutherland) et Tom Lopez (Michael Peña) à titre d'exemple.
Bien sûr qu'il faut des rôles secondaires, ils œuvrent et contribuent à l'enrichissement de la structure dramatique. Mais un épurage ici n'aurait pas été de trop.
D'autant que la vraie muse, dans la conscience du public, est modélisé par chacun de ses plans chaotiques exposant raz-de marrée ou bien la déchirure fatale du haut Chrysler building.
Pour revenir à cette intelligence inconnue, qui à élu domicile dans le profond centre de l'astre de la nuit, son existence matérialisé double l'attention des spectateurs curieux qui on d'autant plus intérêt à vouloir connaître l'activité étrange qui perturbe la Terre I.
Les trois protagonistes, plus ou moins astronaute, tenteront de résoudre le problème planétaire. Ce qui a pour effet de leur attribué une intangible attention, si bien que les conséquences terrestres (hormis les dégâts et dommages collatéraux) se retrouve éclipsé par la double mission de recherche et destruction prévu par les astronautes à l'encontre de l'extra-terrestre entité, autrice de la disparition du premier trio de pilote. Il faut se dépêcher de repousser le satellite en plein collé serré avec la planète bleue ! Car les haut-gradés de l'armée américaine ont pour projet d'envoyer des missiles nucléaires sur la menace spatiale en ayant que faire des retombées radioactive dans l'atmosphère terrestre d'ailleurs...
Le passage du chaos parmi la population mondiale n'est pas exposée, il aurait été juste de montrer plus d'image d'émeute et de brutalité. Les fanatiques anarchistes qui ont, par l'effet de la catastrophe, trouvé des fidèles soumis pour adopter, sans réflexion, de stupides croyances. Une bonne piste trop vilement avortée, dommage.
Quand une ville est submergé par des torrents d'eau de mer, il est étrange de ne pas voir les gens courir pour leur vie comme ce fut le cas dans les plans de "2012". Preuve que les détails ont été mis de côté à ce niveau. Soucis d'économie, abject négligence ?...
Dans tout les cas, ce long métrage d'un peu moins de deux heures possède une qualité indéniable et c'est en cela que je justifie la note attribuée. La narration quant a elle, à mon grand étonnement, n'est pas aussi insipide que je ne l'aurais pensé. En revanche j'entend très bien les déceptions et le manque d'intérêt que l'œuvre a pu donner a nombre de spectateurs, connaisseurs de ce type d'histoire et de leur dénouement sans doute bien prévisible. Ici nul surprise, nul réel attachement certes, mais une vive curiosité mêlée à un divertissement certains poussant notre intention à connaître le pourquoi du comment.