Vent de fraîcheur dans le paysage du blockbuster avec un film innovant et passionnant. Morbius est une réussite en son genre, qui propose une action décomplexée dans un déluge d’effets numériques travaillés. Ça respire le blockbuster d’auteur, tendance en vogue depuis quelques temps. Il est vrai que Daniel Espinosa est un immense réalisateur, et Sony qui n’a aucun but lucratif semble avoir choisit une voie intéressante… celle du bousin.


Sans ironie aucune Morbius n’est pas si terrible, c’est même meilleur que Venom en ce qui me concerne. Là où le film est intéressant c’est de voir à quel point on peut rater quelque chose quand on a presque aucune créativité et qu’on enfonce des portes ouvertes. Morbius est dans cette veine des blockbusters ratés, dans lesquels des personnages clichés sont aussi lourds que le récit téléguidé, attendu et sans saveur. Dans la proposition d’un antagoniste qui pouvait mériter mieux car il est assez cool en vrai. Mais voilà, le film est une boucherie de montage. Tout est incompréhensible et raccourci. Les scènes se suivent sans logique et posent la question du mais attends il s’est passé combien de temps là ? Parce que tous les évènements semblent arriver en 2 jours à peine et les incohérences sont nombreuses. Preuve flagrante de coupes dans tous les sens, d’un studio qui ne respecte pas son matériau de base, bien que ce ne soit pas à lui et ça pourrait jouer dans le rendu final.


Morbius avait du potentiel en vrai. Bien qu’aborder des vampires dont plus personne ne veut, il y avait une carte nouvelle à proposer dans des thématiques super-héroïques différentes. Daniel Espinosa pouvait proposer un film d’horreur alors que certaines séquences laissent le suggérer. Nous montrer la douleur des transformations physiques, le déclin mental ingligé à son personnage qui lutte contre ses pulsions etc. Dommage car le design du personnage s’y prêtait. Le sang n’est jamais trop visible tandis que le film accuse de graves défauts de tonalité, trop édulcoré et donc pas assez « dark ». Et le film ne tombe pas dans les blagues débiles fort heureusement de son aîné Venom, bien que 2-3 trucs plus légers sont à noter. Quelques scènes d’action montrent un potentiel mais elles sont souvent illisibles et gâchées par une surenchère d’effets spéciaux grotesques. C’est un pas en avant vers ce que j’attends, mais l’exécution laborieuse vient tout gâcher.


Côté casting, Matt Smith semble s’être amusé comme un enfant et en ce sens ça fait plaisir à voir. Les méchants sont tellement plus cools. Jared Leto est bon je trouve mais il n’est pas aidé par l’écriture de son personnage. A croire qu’il choisit très mal ses rôles. Le love interest est anecdotique et sans utilité pour le film, à moins d’une suite qui ne verra pas le jour faut-il espérer. Et que dire des policiers clichés et absolument secondaire dans l’histoire, ils ne servent à rien c’est fou.


Morbius est nettement meilleur que Venom. Déjà dans le traitement plus sérieux de son personnage. Mais comme le film est mal écrit, Morbius enchaîne pour Sony un ratage logique tant la formule de facilité est ici appliquée. Je pense que le personnage méritait mieux, mais c’est dans la lignée des productions Sony. Faire passer l’économie aussi des artistes, quand la logique inverse serait parfaite et méliorative pour tous.


4/10

RemsGoonix
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le 5 avr. 2022

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