Un corrompu peut en cacher un autre ! Cet adage ferroviaire prend tout son sens à la vision de «Mort d'un pourri» de Georges Lautner. Xavier Maréchal, alias Xav (Alain Delon) homme d'affaires au passé obscur, reçoit la visite de son ami le député Dubaye (Maurice Ronet), qui lui annonce avoir tué Serrano un collègue, et être en possession d'un cahier compromettant pour le pouvoir en place. Xav s'impliquera dans l'affaire quand Dubaye sera à son tour assassiné. Aidé par Valérie (toute jeune Ornella Muti), maîtresse de Dubaye et ayant récupéré les documents, Xav va se retrouver confronté au monde obscur du pouvoir. Sous la direction éclairée de Lautner, Michel Audiard scénariste, s'en donne à coeur joie en jetant Delon (énorme de cynisme) en pâture aux chacals, mention spéciale à Julien Guiomar jouant Fondari, industriel véreux. Lautner et Audiard dénoncent la corruption au plus haut de l'Etat, quand les politiques ne sont en fait que des «hommes de paille» à la solde de multinationales surpuissantes, le personnage de Tomsky (Glaçant Klaus Kinsky) en témoigne. Tomsky n'hésitant pas à traiter un ministre d'"étron". N'ayant que faire des intimidations politiques ou policières (les flics aussi en prennent pour leur grade), Xav n'aura de cesse de connaître le nom du meurtrier de son ami, seuls les documents le tiennent encore en vie, mais combien de temps ? En voyant les documents, Xav aura cette phrase qui résume tout : «J'ai devant les yeux le Who's Who de la corruption, l'anthologie de la pourriture» !