Une jeune femme arrive à Redemption, une ville menée de main de fer par John Herrod, et qui organise chaque année un tournoi de duels afin d'empocher une grosse récompense. La flingueuse vient avant tout pour tuer cet homme, responsable de la mort de son père vingt ans plus tôt.
Mort ou vif est à la fois le symbole de la puissance de Sharon à un moment donné et le début de son lent déclin. Alors qu'elle avait cartonné avec Basic Instinct, lui donnant les droits octroyés à une nouvelle star, celle-ci jette son dévolu sur ce script, et elle va avoir la possibilité de choisir le réalisateur rêvé, Sam Raimi, ainsi que son casting idéal, avec le nouveau venu Russell Crowe pour son premier film américain et un tout jeune Leonardo DiCaprio. Que le studio ne voulait pas, et Sharon Stone s'accrocha tant à son idée qu'elle va payer de sa poche une partie du salaire de l'acteur.
De plus, elle va être l'une des productrices de cette histoire, celle d'une femme forte qui va faire front pour vaincre son démon, à savoir l'excellent Gene Hackman dans le rôle du salaud qu'on aime détester.
Mort ou vif est un film que je n'ai pas revu depuis des années (ou des décennies), et en vieillissant, il prend une autre forme, où Sam Raimi a su imposer son style à base de travellings compensés, de zooms et d'effets issus de l'horreur comme les trous qu'on voit à travers les corps. De plus, c'est peut-être le rôle où Sharon Stone n'a jamais été aussi belle, mais tout en gardant un côté hargneux, dont le costume de soirée pour rendre visite à Gene Hackman n'est qu'un apparat pour tenter de se venger. Quant à Leonardo DiCaprio, dont j'ai appris qu'il n'aimait pas ce film choisi avant tout pour des raisons alimentaires, son personnage de Kid est touchant car en opposition à l'assurance qu'il dégage devant Sharon Stone ou lors de ses duels, c'est un jeune homme en quête d'une reconnaissance de paternité, et cela le fragilise quelque peu. Il y a aussi la classe de Russell Crowe en prêtre enchainé, mais qui tire plus vite que son ombre, et la présence de trognes qu'on a déjà vues dans différents films comme Lance Henriksen, Woody Strode dans son dernier rôle, Tobin Bell ou bien encore Gary Sinise jouant le rôle du père de Sharon Stone dans les flash-back.
On peut reprocher au film son côté simpliste, mais Mort ou vif se veut divertissant à l'orée du genre Western florissant dans le milieu des années 1990 après le succès d'Impitoyable, avec déjà Gene Hackman. Mais son insuccès a fait que Sam Raimi n'a pu réaliser un autre film que quatre ans plus tard (avec Un plan simple), et qu'il semble encore sous-estimé dans la carrière du réalisateur. Pourtant, je trouve le résultat réjouissant, très beau grâce à la lumière signée Dante Spinotti, et mélodieux avec la musique d'Alan Silvestri.