Mort ou vif
6.3
Mort ou vif

Film de Sam Raimi (1995)

L’histoire se passe dans une ville où règne en maître Herold. Chaque année, il organise un concours de duel avec au bout 123000 dollars. De quoi attirer du monde… Mais c’est aussi l’occasion pour les as de la gâchette de se mettre en scène, d’exhiber leur rapidité, leurs blessures, de construire leur légende.
Concours de tirs, mais aussi concours d’abord psychologique, les combattants s’affrontent d’abord verbalement avant de s’affronter au tir. Cela donne lieu à de nombreuses saillies verbales.


Mais ceux qui concourent ne sont pas tous attirés par l’argent et la renommée. Il y a parmi eux :
* une femme, taiseuse, un vrai cowboy au féminin, une dure, qui peut faire rougir de honte les meilleurs tireurs par son habileté. Mais son regard nous dit vite qu’elle est là pour autre chose que le concours lui-même. Elle est habitée par le désir de se venger et de faire justice, elle est aussi habitée par la peur. Peur de tuer et peur de mourir. Son histoire nous est révélée par bribes.
* Le Kid, fanfaron, fier de lui, provocateur. Ce n’est pas la modestie qui l’étouffe ! « Est-ce possible. Repousser les limites de la perfection ? Je vous le dis, je suis d’un autre niveau » mais c’est en fait un être fragile qui cherche à gagner le respect de celui qu’il pense être son son père : Herold. Il n’est, qu’un petit garçon qui ne veut pas mourir.
* un pasteur : lui il ne veut carrément pas se battre, mais il y est obligé par Herold dont il a fait partie de la bande dans le passé. Devenu un homme de paix, il a renoncé à la violence, mais les réflexes sont toujours là.
* Et enfin Herold, l’organisateur, un vrai méchant, qui n’a peur de rien, qui ne respecte rien et qui tient tout le monde en laisse. Il concourt chaque année pour renforcer sa suprématie sur la ville et il gagne chaque année.


La tension est entretenue par l’excellente musique, les gros plans sur les visages, à la manière de Sergio Leone, la succession rapide des plans ou bien les ralentis, l’aiguille des horloges qui indique le moment du tir, les mains crispées sur le colt, les visages concentrés des combattants et celui anxieux des spectateurs qui retiennent leur souffle, le bruit de la foule puis le silence qui règne au moment où le tir se fait proche.


La réalisation de Sam Raimi est soignée, les couleurs ont la tonalité de la chaleur du far west.


Outre l’histoire, la réalisation, le jeu des acteurs, c’est un plaisir de voir Leonardo di Caprio encore tout jeune, jouer dans ce western. C’est Sharon Stone qui l’a imposé dans le rôle du Kid. Elle avait remarqué sa prestation dans Gilbert Grape et elle ne voulait entendre parler de personne d’autre que lui pour ce rôle. Et il lui va à merveille ! Sharon Stone lui a rendu ce magnifique hommage : « J’aurais porté ce garçon sur mon dos jusque sur le plateau s’il avait fallu ! Je savais qu’il deviendrait l’un des meilleurs acteurs de ces dernières décennies. Son talent, son don sont hors du commun. » L’avenir lui a donné raison.


The Quick and the Dead offre un bon western divertissant passé en compagnie de personnages hauts en couleur !

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le 1 nov. 2021

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abscondita

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