Je suis sorti de l'avant première avec une impression, toujours persistante, d'avoir perdu 2h. Déjà, lorsque je vais voir un film et que je regarde ma montre pendant la séance, ça sent le sapin, mais là je l'ai regardée 5 fois. Autant dire que je me suis vraiment ennuyé devant cet espèce de branlette intello mégalo ratée. C'est le mariage manqué entre David Lynch et Roman Polanski. Mais là où Lynch, notamment, parvient à nous faire adhérer à ces délires visuels, sonores et métaphysiques, Aronofsky ne fait qu'effleurer du bout des doigts le génie de Lynch. Alors oui, techniquement c'est beau. La photo est sublime, le mixage sonore réussi et si on n'a pas compris qu'il est fou amoureux de sa muse (à force de gros plans sur son visage et ses formes avantageuses), c'est qu'on a de la merde dans les yeux. Mais filmer sa dulcinée, raconter sa propre megalomanie créatrice et sa propre histoire d'amour, toute cela en employant des allégories visuelles et sonores, il faut un grand talent que malheureusement Aronofsky n'a pas. Regardez plutôt Eraserhead du grand Lynch qui raconte les obsessions et les craintes d'un futur papa.