Démonstration d'amour maternel

J'ai maintenant vu trois films de Bong Joon-ho et je commence à voir se détacher quelques similitudes et thèmes récurrents. Comme dans The Host et Parasite, Mother mélange thriller, drame et comédie au service d'un commentaire social sur la pauvreté et les défaillances du système Coréen.

Dans les trois films, il s'agit moins d'un sous-texte que d'un gros message à coup de maillet, mais étant moi-même assez hermétique aux doubles lectures subtiles, je ne vais certainement pas m'en plaindre car ça me permet d'avoir l'air futé dans ma critique en parlant de "commentaire social".

Les trois films partagent aussi une esthétique léchée et des plans magnifiques, un excellent sens du rythme et un montage étourdissant de maîtrise. Pour autant, le film reste sobre et rien n'est fait pour vous en mettre plein les yeux : tout est au service de la clarté et la fluidité du récit. Les effets de transition entre les plans ou des scènes simultanées qui s'entremêlent sont amenées avec une élégance qui force le respect.

Mother nous fait suivre les pathétiques aventures de personnages issus des franges les plus défavorisées de la société, qui survivent tant bien que mal entre petits boulots, tâches ingrates et trafics douteux. On les suit dans leurs interactions quotidiennes, y compris avec les plus riches connards ou l'incompétences services publics, et... c'est passionnant, mais je regarderais pas ça tous les jours.

The Mother est un film dur, violent et désespéré. On y respire mal, on en sort un peu sale et fébrile, encore sonné par toute la noirceur qu'on vient de nous jeter au visage. C'est atténué par l'humour dont le film fait preuve tout au long de ses 2h et quelques, mais cet humour est aussi noir que le reste, alors après ça, j'avais quand même envie de me mater un Leslie Nielsen ou un Fast & Furious, pour passer mon cerveau au détartrant.