Entre le besoin d’oublier et la nécessité du souvenir, les mémoires d’un crime sans châtiment. Mythologie maternelle d’un monstrueux amour. Bong Joon-ho porte son regard sur l’'amour maternel « dans tous ses états » Un amour fou et ambigu, où le courage, le dévouement s’accompagne aussi de démesure , de possession, d’idéal de fusion et sa dimension incestueuse , d’où le côté « monstrueux »..Bien que le réalisateur dise «Je ne crois pas que Mother repose sur des schémas freudiens, bien que tout ici découle d’une immense frustration sexuelle qui amène les personnages à une hystérie collective… Son fils occupe pour elle la place de fils, de mari et d’amant. Une relation très spéciale…. » , c’est tout de même une relation que l’on peut qualifier de pathologique » où le corps du fils semble être le prolongement de celui de sa mère ( je pense à la première séquence avec le hachoir montrant avec finesse la relation fusionnelle) Chez tous les deux aussi, leurs actes sont en miroir avec l’oubli nécessaire pour y survivre, comme un remède aux traumatismes. Joon-ho Bong met en scène les dérives d’un pouvoir politique, psychiatrique et judiciaire .Dans ce film, les victimes sont essentiellement des représentants de minorités, des personnages situés à la marge de la société ( jeunes, vieux, pauvres, trisomiques) . Joon-ho Bong dit à ce propos « Ce qui m’intéresse avant tout chez ces personnes, c’est leur faiblesse. Ils n’ont pas beaucoup de protection de la part de l’État ou de la société. Ils sont souvent immédiatement désignés comme coupables, ce sont de simples boucs émissaires et c’est de là que provient la vraie tragédie

cathVK44
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films coréens

Créée

le 22 juil. 2024

Critique lue 9 fois

1 j'aime

cathVK44

Écrit par

Critique lue 9 fois

1

D'autres avis sur Mother

Mother
ABourdesien
8

La beauté du drame

Après l’excellent Memories of Murder, et le surprenant Host c’est avec entrain et grande envie que je me suis attaqué au dernier film de Bong Joon-ho sorti en 2009. Comme dans de nombreux films...

le 23 août 2013

77 j'aime

12

Mother
SanFelice
8

"L'enquêtrice est plus importante que la vérité"*

Il y a une formidable unité dans les films de Bong Joon-ho (du moins dans les trois que j'ai vus jusqu'à présent : Memories of murder, The Host et Mother). D'abord, ce sont des films littéralement...

le 21 mai 2013

74 j'aime

7

Mother
drélium
8

Critique de Mother par drélium

Je trouve la critique d'Adobarbu intéressante parce qu'elle explique tout ce qui à priori pouvait me déplaire dans ce film et c'est même pour ça, dans ma très grande indulgence pour le cinéma coréen,...

le 7 nov. 2013

70 j'aime

10

Du même critique

Tatami
cathVK44
8

Sur le tatami, cheveux dénoués, le cri de la liberté: Uchi mata !

Deux femmes iraniennes prises dans une menaçante tourmente géopolitique. Sur le tapis, cheveux dénoués, le cri de la liberté. Uchi-mata.Un film en noir et blanc aux allures de thriller. Haletant,...

le 10 sept. 2024

14 j'aime

Valeur sentimentale
cathVK44
8

La maison familiale : une histoire de silences, de manques, d’exclusion et naturellement, d’amour.

À l’image des territoires intérieurs de la famille et de ses relations complexes, leur maison transmet en héritage, manques et des non-dits, secrets et tragédies. Au fil des générations, entrelaçant...

le 21 août 2025

13 j'aime

The Insider
cathVK44
8

L’espion qui m’aimait.

Entre mensonges, soupçons, faux semblants et manipulation, Soderbergh fait de la table à manger conjugale une mécanique de guerre sophistiquée. Cinq noms figurent sur une liste. Un traitre, une taupe...

le 14 mars 2025

11 j'aime

2