Un Bond dans l'inconnu

Attendu à plus d'un titre (le dernier film de Daniel Craig, changement de réal, la sortie décalée depuis plus d'un an et demi à cause de la pandémie...), ce nouveau James Bond clos une phase très atypique dans la saga 007 ; celle de l'introduction de l'écriture sérielle, jamais vu jusque là. Sous l'ère Daniel Craig, 007 n'a eu de cesse de tenter ce virage et de tenir un fil rouge à travers les films. Parfois maladroitement certes (le perso de Madeleine a toujours eu du mal à être crédible en tant que perso central - là où Vesper était LA James Bond girl) mais le défi était là et a fait de Daniel Craig, au fil des films, le James Bond le plus touchant et humain.

Alors cette conclusion ?

Mouais...

Après une intro très réussie qui pose les bases du film avec un long flashback, le film déroule une scène d'action en Italie très maitrisée (comme globalement toutes les scènes d'actions du film d'ailleurs) et promet un bon cru. Oui mais les choses se compliquent ensuite dans un film beaucoup trop long (2h43!) qui souffre de soucis d'écriture assez nets...

On a compris, le grand défi était donc de conclure cette ère si particulière... Et le film de ce côté en fait sûrement trop dans les références méta (plein de clins d'oeil aux épisodes mythiques) et s'obstine surtout à clore plusieurs lignes du scénario de la série plus ou moins habillement (le destin de Spectre... OK...).
Le souci principal reste pourtant clairement l'intrigue principal avec un héros mille fois vu et des ressorts très classiques (oulala la base secrète des méchants...), le perso de Rami Malek n'arrivant jamais à créer le grand méchant que méritait cette conclusion. Si on ajoute à ça une protagoniste (Madeleine) qui peine toujours à faire croire qu'elle est celle qui dynamite le destin de Bond... ça commence à faire beaucoup. Surtout quand à côté on abandonne le personnage le plus intéressant, joué par Ana de Armas, qui n'a que 10 minutes de présence dans le film alors que la nouvelle "007", elle, est souvent inintéressante et antipathique.

Alors oui le divertissement fonctionne globalement mais on attendait plus d'un épisode si décisif...

Paradoxalement, derrière ce classicisme, le film ose aussi le sacrilège et tente de surprendre. Mais hélas c'est souvent maladroit tant le film touche à l'ADN même de la saga en se jouant des codes classiques. Clairement c'est le moins 007 des James Bond, les grands moments de rendez-vous (genre "Bond, James Bond") étant souvent ramenés à une joke mal placée.

En revanche

et est pour moi la meilleure idée du film, qui a ravivé au tout dernier moment mon intérêt pour le film. Ça va beaucoup faire parler, mais je pense que c'était la meilleur idée possible pour conclure cette ère qui aura livré le meilleur 007 et des monuments de Cinéma ; "Casino Royale" et "Skyfall" bien sûr.