Mousquetaire au restaurant
Mousquetaire au restaurant

Court-métrage de LaPine (1920)

Mousquetaire au Restaurant qui daterait de 1920 ou 1908 selon les sources est souvent cité comme étant le tout premier film pornographique de l'histoire du cinéma. Un court métrage qui dure le temps d'un coït express soit huit minutes à peine. Un film qui bien sûr ne possède pas de grandes valeurs si ce n'est de se replonger vers les premiers balbutiements d'un cinéma polisson devenus un siècle après une industrie désincarnée.


Mousquetaire au Restaurant ne ment pas sur son titre puisque l'on suit un mousquetaire qui arrive dans une auberge qui s'appelle A Les Cul d'Or et demande fièrement "Je veux boire, manger et baiser". L'aubergiste sympathique et bon commerçant lui offre alors un godet et une serveuse.


Mousquetaire au Restaurant nous offre en huit minutes tout ce que la France compte de plus glorieux avec la gastronomie, le bon vin, les plaisirs de la chair, l'histoire, l'invention du cinéma et la littérature même si je reste dubitatif sur la référence à Alexandre Dumas. Le film muet déroule avec des panneaux manuscrit d'une colossale finesse le menu grivois des réjouissances avec entre autres Fricassée de museaux, Oh la Crevette, Saucisse aux Nichons, Dans le pot à Moutarde ou Sirop Cordom. Si le film offre son lot de scènes très explicites il ne se complet pas encore dans des gros plans trop chirurgicaux. Il se dégage du film une idée de grivoiserie paillarde qui ne se prend pas trop au sérieux en célébrant une approche très épicurienne des plaisirs. Le film est réalisé par Lapine avec à son générique Madame Jesuce, Madame Enculée et Monsieur Biteraide , j'imagine que ce sont des pseudonymes sinon il faut saluer le travail monstrueux qu'il aura fallut pour réunir un si joli casting.


Mousquetaire au Restaurant ne méritait sans doute pas une critique et pourtant ce petit film à la préhistoire de la pornographie mérite un minimum d'attention. Un détour distrait sur n'importe lequel des sites de pornographie en ligne permet de mesurer ce qu'est devenue la pornographie aujourd'hui, figure hypertrophiée d'un capitalisme qui se consomme immédiatement sans se soucier de celles et ceux qui y travaillent dans des conditions de plus en plus déplorables et sordides. Ce petit film grivois, léger, innocent et sans prétention est peut être bien l'embryon d'un futur empire tentaculaire et monstrueux et en ça il est vraiment fascinant.

freddyK
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le 5 avr. 2021

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