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Et encore merci à Sens Critique pour cette belle séance, ce bel échange.
Voilà un beau coup de coeur, dont je ne sais dire de quoi furent faites les larmes et les sanglots étouffés pourtant d'un film dont la trame a pu paraître si claire, si évidente.
Peut-être parce que Hannes HOLM m'a emmené dans les recoins de désirs profonds. Je passe sur la très belle histoire d'amour, car elle s'inscrit dans ce qui m'arrêtera dans ma petite chronique. petite chronique qui n'engage que moi, comme toujours... :-)


Ove, orphelin de mère trop tôt, se trouve face à un père silencieux, dont le seul médium d'échange sont les voitures, pardon les SAAB ! En déficit brutal de figure maternelle, il saisit chez son père les rares moments de tendresse, de proximité, qui "lui font il ne sait pas pourquoi penser à sa mère". Cela viendra le jour où rejoignant son père à son travail (il répare les trains), Ove manque de se faire écraser par un train. Saisi par l'avertissement de la Mort, le père et le fils s'étreindront autant que cela sera possible.
C'est hélas par un jour de grand bonheur, pendant que Ove, adolescent, lève les yeux vers le Ciel, que dans un élan de fierté son père meurt, littéralement pulvérisé par le train.
Elevé dans le silence, la solitude de ceux qui ont trop soufferts, Ove va reproduire dans ce qui me semble être une défense autistique (et non l'autisme). A l'écoute, précis, mais silencieux, Ove grandit, entre dans ce monde d'adulte.
Lorsque les "cravateux" détruisent les logements pour en construire de nouveaux, se présente son miracle, il rencontre Sonja, interprétée par la très jolie Ida ENGVOLL, qui deviendra celle "avant qui il n'y avait rien et après qui il n'y aura rien".
Si le baiser a été initiée par la jeune femme, lors d'un terrible et romantique dîner, c'est tout de même Ove qui la recherchera et la retrouvera.
Jusqu'à ce qu'elle disparaisse, leur vie faite de très hauts et de très bas, mais ne sera que bonheur.
De l'impossible deuil de Sonja, Ove va sombrer dans le déni. Sans doute submergé de cette culpabilité des (sur)vivants, il se réfugie d'autant plus dans ce avec quoi il a grandi. Et cela prend la forme de ce qui serait des troubles obsessionnels compulsifs, une vie rythmée de rituels qui lui servent d'attelle, de colonne vertébrale externe, un mécanisme de défense de protection pour continuer à vivre, mais aussi de reconnaissance par les autres.
C'est lorsqu'il met à exécution son projet (après une série d'événements), et sa promesse de rejoindre Sonja, que du monde extérieur viendra s'inviter à nouveau envers lui, à son insu, la vie en lui. C'est ainsi que le film se ponctue de retours en arrière, à chaque tentative de suicides étonnamment, humoristiquement ratées "la mort c'est pas [son] truc", on en apprend plus sur lui, son histoire.
Son animal de compagnie à l'insu de son plein gré n'est pas un représentant féminin de la race féline ? Indépendant, solitaire, qui a néanmoins besoin des autres ?
A l'instar des tous petits enfants, Ove grandira dans le miroir de l'Autre, vivra avec son grand coeur, et quittera ce monde entouré de l'amour qu'il a toujours connu, sans même l'avoir su vraiment.


Ove, interprété principalement par Rolf LASSGARD, aux prises dans un conflit de loyauté, ne trahira jamais son père, même si cela se traduit infantilement par la fidélité aux SAAB ! Ove, disais-je, met en scène sa solitude, son refus d'attachement, trop de pertes, trop de douleurs, ne risque-t-il pas moins ainsi ? Seul pour ne plus souffrir ?
Très bonne séance :-)

Créée

le 13 sept. 2016

Critique lue 436 fois

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Agyness-Bowie

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