Mud c'est un peu une fable, un film à la Spielberg dans sa meilleure période (la jeune)

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SYPNOSIS (ALLOCINE)
Ellis et Neckbone, 14 ans, découvrent lors d’une de leurs escapades quotidiennes, un homme réfugié sur une île au milieu du Mississipi. C’est Mud : un serpent tatoué sur le bras, un flingue et une chemise porte-bonheur. Mud, c’est aussi un homme qui croit en l’amour, une croyance à laquelle Ellis a désespérément besoin de se raccrocher pour tenter d’oublier les tensions quotidiennes entre ses parents. Très vite, Mud met les deux adolescents à contribution pour réparer un bateau qui lui permettra de quitter l’île. Difficile cependant pour les garçons de déceler le vrai du faux dans les paroles de Mud. A-t-il vraiment tué un homme, est-il poursuivi par la justice, par des chasseurs de primes ? Et qui est donc cette fille mystérieuse qui vient de débarquer dans leur petite ville de l’Arkansas ?
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Mud c'est un peu une fable, un film à la Spielberg dans sa meilleure période (la jeune), genre les Goonies.

Mud est un film de découverte.

On y découvre tout d'abord une région des Etats-Unis, l'Arkansas, habituellement connu pour son magicien d'OZ, ses tornades et ses Rednecks (qu'on pourrait traduire par bouseux en français et littéralement cou rouge car à force d'être dans les champs, leurs cous est rougies par le soleil).

Une région avec ces bayoux verts et ces rivières, son crépuscule violet, ses mocassin d'eau (des serpents) noirs vifs, ses araignées rouges au pattes légères.

Même l'accent un peu bizarre de ses autochtones, légèrement bourrus (qui ne disent pas "Yes Dad/Oui Papa" mais "Yes Sir/Oui Messieur"), n'enlevent pas le charme d'une région que j'ai l'impression de découvrir pour la première fois avec ce film.

Il y a ensuite ces habitants. Des gens simples qui jouent de la guitare, vivent de la pêche ou de la recherche de perles au fond des rivières. Qui vivent en plein air, loin des villes et se baladent à l'arrière d'un truck, dans une barque le long d'une rivière ou en moto t-shirt au vent. Leurs vies en deviendraient quasiment sexy et ca me donnerait presque envie de donner sa chance à Bienvenue chez les Ch'tis pour un visionage :)

On y découvre aussi une culture pleines de mythes et de traditions. Ou certains croient aux pouvoirs d'animaux totem tel que le serpent, qui effraie, le rossignol symbole de liberté, le loup qui protège, le feu de bois et ses fumées qui chassent les mauvais esprit. Quand d'autres appliquent la loi du talion "oeil pour oeil, dent pour dent" et les chasseurs de primes mettent un genoux à terre pour prier avec le King, le padre du clan, à la réussite d'une vendetta meutrière.

C'est tout ce que décor, cette mise en scène qui nous emporte et que j'ai découvert (avec mes yeux d'enfant écarquillés et subjugués ) dans Mud, sur les rives du Mississippi.

Tout cela participe à mettre en place la fable, l'histoire, le conte que Jef Nichols nous raconte.

Un peu comme quand dans les Goonies de Spielberg met en place son décor et nous fait nous évader lorsqu'on découvre la grotte, qui contient un bateau pirate, avec un trésor, qu'il y a des méchants, qu'il faut combattre avec des gadgets trop cools (qu'on rêvait tous d'avoir comme la ceinture coup de poing :P)

Et le réalisateur à un talent certain dans le choix de ses plans, la façon qu'il a de filmer la nature, les acteurs. Dans le choix de la musique qui les accompagnent.

Vous sourirez devant cette galerie de personnage Mud, Neckbone, Ellis, May Pearl, Tom.

Vous apprécierez ce mélange de réel et pureté.
Cet équilibre au poil entre la part de rêve que nous avons gardé de l'enfance (suscité lorsqu'on suit les protagonistes dans la construction du bateau, ou bien avec les dialogues du film "les gens restent ensemble car ils s'aiment," "tu es quelqu'un bien, tu seras avec quelqu'un de bien" ou en revivant un premier baiser) et le réalisme des scènes (la dureté que peuvent avoir les enfants à 16/14 ans, les conséquences d'un divorce, le fait d'abandonner un amour car on ne veut pas vivre en cavale, au jour le jour, mais être adulte).

J'y ai vu dans ce film américain un air de film asiatique, dans sa lenteur, sa mélancolie, sa naivetée pure des sentiments, des codes de l'honneur.

On pourrait reprocher à Jeff Nichols une histoire un peu trop belle, trop écrite (le méchant est puni à la fin avec la mort de son fils, Ellis trouvera-t-il avec ses nouvelles voisines l'amour?, Mud est-il mort ou vivant?) ou une certaine lenteur au film.

Mais l'attrait d'un conte n'est-il pas de nous faire nous évader au fil du récit. Ce film est beau, bordel ! Ce film est beau, en ravivant l'enfant qui est en chacun de nous, en réveillant la flamme. "Sinok aime choco et choco aime Sinok"

Un film à visionner avec des enfants (pour les faire rêver) ou à regarder en milieu de vie, pour raviver la flamme qu'on croyait perdue.
danith
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le 25 mai 2013

Modifiée

le 25 mai 2013

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danith

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