Le lion déshonoré

En voyant la bande annonce de Mufasa-Le Roi Lion, deux possibilités s'offrent à nous: la première, se dire pourquoi pas après tout, c'est un personnage iconique dont on ne sait pas grand chose au final. La seconde, être exaspérer par le fait que Disney continue sa politique de ne plus se renouveler et de sortir de son chapeau, des versions lives, en veux tu en voilà. Entre désespoir et désintérêt, la maison aux grandes oreilles continuent de détruire tous les mythes de l'enfance malgré un désamour du public.

Le Roi Lion est sans doute le dessin animé le plus connu de tous les temps, véritable raz-de-marée lors de sa sortie en 1993, il est depuis devenu le film emblématique des studios Disney, cité dans presque 98% des cas lors de sondage. Son héritage se poursuit depuis avec une comédie musicale, des suites, une version live (inutile au possible à part nous prendre pour des cons), et donc, un préquel, sobrement intitulé Mufasa.

Pour réaliser ce film qui pour le coup, est une histoire originale, il faut le souligner, le studio fait appel à Barry Jenkins qui depuis Moonlight n'a rien prouvé. Un réalisateur qui a donc a son palmarès un oscar de meilleur réalisateur et meilleur film tout de même, le choix est bon et pouvait promettre un résultat intéressant. Alors, qu'en est-il donc?

Mufasa n'est pas un grand film, surprise ! Loin de là même, la faute à qui alors ? La faute à une stratégie de studio qui n'a pas compris que le principe de faire une version live d'un classique et de donner des frissons au public; lui rappeler sa plus tendre enfance quand il a chanté pour la première fois Hakuna Matata, son frisson quand le roi tombe de la falaise et le sourire terrible de Scar. Ici, on nous raconte donc le fall and rise de ce roi dont on connait le destin funeste.

Il faut reconnaitre que graphiquement, le film n'est pas horrible. Ils ont moins réussi à faire des belles images ce qui est le minimum syndical quand on voit le budget du film. Mais, on nous offre un scénario vu et revu, aucune originalité sérieux. Le roi qui était un paria on connait l'histoire depuis 50 ans. Vous l'aurez compris, Mufasa n'offre rien de neuf et n'apporte rien à l'univers établi.

Mais le pire, c'est la naissance de Scar. Personnage diabolique, craint par beaucoup d'enfants, c'est le méchant ultime, sans pitié, qui inspire la peur et le respect. Ici, on découvre donc que Scar est donc de sang royal mais surtout, on détruit le mythe du personnage diabolique, en nous offrant une version lâche et futile de l'un des plus grands méchants de Disney. C'est comme si demain, on nous faisait un film sur Jafar, Gaston ou tout autres méchants et qu'on se rend compte qu'ils ne sont pas si méchant.

Et que dire des chansons... Aucune chanson n'est réussie, aucune. Il n'y aucun passage qui restera dans les mémoires.

Pour conclure, ce film montre à quel point l'industrie hollywoodienne manque d'idée et ne voit qu'en nous, des pompes a fric. Barry Jenkins se retrouve à faire un film formaté au possible, inutile, futile et qui n'apporte rien, mais vraiment rien, à la légende du Roi Lion. C'est une nouvelle preuve que maintenant, on veut de la nouveauté !