87eme film de l'année et découverte de ce nouveau métrage Franco-anglo germanique de la réalisatrice, scénariste, productrice et interprète Julie Delpy qui nous propose comme de nombreuses productions françaises tel que La Nuée, Oxygène, Méandre, Le Dernier Voyage (ou encore Teddy pour le côté fantastique), un film de genre SF!


On suit l'histoire d'Isabelle, immunologue, qui après un divorce houleux avec son mari James qui a du mal à accepter la séparation, tente de reprendre sa vie en main en relançant sa carrière et tombant amoureuse tout en tentant de faire tout son possible pour que sa fille, Zoé, ait une enfance paisible. Ce qui est loin d'être facile car cette dernière fait l'objet d'une âpre bataille concernant sa garde mais tout va basculer à la suite d'une tragédie


Je ne connaissais pas du tout le travail de Julie Delpy, n'ayant jamais vu ces faits d'armes en tant que réalisatrice (Lolo, 2 Days in New-York, 2 Days in Paris), de scénariste (Before Sunset, Before Midnight) et on peut dire que j'ai été TRES agréablement surpris!!


En effet, le sujet est maitrisé de bout en bout, l'histoire, les relations entre les personnages qui sont tellement sincères que l'on se croirait dans l'intimité d'une famille qui se déchire partageant avec eux la tension, l'animosité, la peur mais aussi les moments de tendresse, de joie.


La réalisatrice prenant le très grand soin de poser son cadre afin de planter les enjeux de l'histoire sur un tempo lent afin de plonger le spectateur dans le rôle d'un observateur attentif assistant au déroulement de la vie quotidienne d'une famille en état de décomposition organisée dont les membres prennent chacun un chemin séparé. Ce tempo lent permettant de découvrir plu en profondeur les pensées des personnages, leurs émotions, leurs sentiments, les relations qu'ils ont avec chacun et comment cela affecte leurs jugements ainsi que leurs actes.


On comprend alors assez vite que l'un des deux personnages a comme objectif en plus du bonheur de sa fille comme volonté sournoise de faire souffrir l'autre tel une personne pervers narcissique.


La réalisatrice réussissant avec brio de mettre en image l'archétype même d'une relation toxique revancharde et suffocante où le but de l'autre est démolir tout confiance en soi, en l'autre et en son jugement, lui faire sentir par des moyens pernicieux qu'il n'est qu'une piètre personne ne faisant que des erreurs faisant peser l'ensemble des maux sur cette personne qui ne mérite de toute façon que des malheurs.


En cela, on peut dire que l'humanité une tumeur cancéreuse dont le traitement processuel est long, douloureux à l'image de ce qui peut arriver quand il arrive une tragédie familiale.


L'ensemble du casting est formidable donnant vie à des personnages plus vrais que nature, chacun ayant sa propre personnalité et son propre caractère (confident, solaire, orageux, combattif,...) nous permettant de découvrir des moments de vie foudroyante de sincérité et d'authenticité (colère, tristesse, joie, incompréhension, peur, doute,...). Un grand bravo à eux (Julie Delpy, Sophia Ally, Richard Armitage, Gemma Arteton, Daniel Brühl) qui ont su joué parfaitement en diapason, en tempo et justesse grâce à une direction d'acteurs de la part de Julie Delpy dont il est nécessaire de féliciter le travail.


Au niveau visuel, l'environnement futuriste dévoilé subtilement par l'autrice est très bien intégré dans le récit et se montre très vraisemblable tant il semble le prolongement naturel des NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication) dans les grosses 15 prochaines années du monde réel. Le peu d'effets spéciaux et de trucages passant comme une lettre à poste auprès du spectateur lambda.


D'ailleurs, que ce soit les décors, la photographie, le cadrage, le montage, l'enchainement des séquences, l'ambiance sonore, tout est propre, fluide et agréable à l'œil tout en ne servant qu'au récit principal.


C'est au final pour moi une très belle réussite et un superbe découverte d'une cinéaste que je ne connaissais que de nom. Je me suis laissé emporter par le récit captivant de bout en bout, me faisant passer par plusieurs états émotionnels tant positifs que négatifs grâce à une interprétation pleine de talent d'un casting dirigé par une main de maitre.


C'est un gros coup de cœur pour ma part et décidément, le cinéma français me surprend par son audace qui me comble de bonheur!


N'hésitez pas à donner votre chance à La Nuée, Oxygène, Méandre, Le Dernier Voyage ou encore Teddy, il n'existe pas que le cinéma atlantique qui peuvent vous divertir dans le genre SF.


A découvrir par tous, il est nécessaire de soutenir ce genre d'initiative.

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le 14 juil. 2021

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lugdunum91

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