Le Joker introduit dans Buckingham Palace

Je n'emploierai pas de grands mots pour de grands maux, mais Napoléon est tout simplement pour moi une mauvaise réussite faite sur un grand nom de l'histoire Française.

Première chose marquante : Prenez le Joker introduit dans Buckingham Palace. Il n'y a aucun rôle d'acteurs. Joaquin Phoenix joue comme son rôle dans l'excellent Joker mêmes mimiques, mêmes grimaces, même ton, mais malgré ce que l'on peut reprocher à Napoléon, ce dernier n'était pas Joker ; et Vanessa Kirby ressemble trait pour trait à la Princesse Margaret dans la série The Crown, même regard mutin, même colère, même posture et reste encore et toujours dans l'ombre du royaume, du moins dans le film...

Deuxième chose marquante : le film n'est pas une apologie au sens strict du terme à Napoléon, mais plutôt à la relation entre Napoléon et Joséphine. Oui mais là oubliez les lettres ardentes que ce dernier lui a écrit, j'avais d'ailleurs écrit une chronique dithyrambique sur cette correspondance. Napoléon échange avec sa femme dans le film par onomatopées : grincement de dents, couinement, et vas-y que la relation amoureuse ne se résume qu'à la levrette à longueur de film. Alors oui, on ne sait pas comment ça se passait à l'époque dans la chambre de ces deux grands de l'histoire, mais le film montre un Napoléon en animal frustré et Joséphine en soubrette le cul en l'air !!! Pourtant, dans la vrai vie c'est elle qui l'a fait longtemps tourné en bourrique.

Troisième chose marquante : une scène en pousse une autre et oups, une ellipse temporelle, oups, une sortie raccourcie, et oups, une simplification scénaristique. Oui, ce film ambitieux se veut de retracer la vie de Napoléon, mais saute du coq à l'âne (non je ne reparle pas encore de leur relation de couple, quoi que...) ce qui fait que ce film est une succession de scénettes plus ou moins réussies sans queue ni tête (ou avec queue et tête, ... oui j'arrête...) qui fait que ça devient une succession des événements marquants de la vie de Napoléon mais sans liant et on se perd très facilement.

Quatrième chose marquante : la photographie. Après l'excellente scène de la bataille de Toulon (voyez que j'arrive à écrire des compliments) et bien ensuite tout est jaune ou tout est bleu et tout est minuscule, j'avais l'impression de voir le film dans une maison de poupée colorigraphiée (un mot parfaitement inventé mais très représentatif de mon sentiment, alors j'assume...)

Je me suis arrêté à la moitié du film, ma tête n'a pas voulu résisté à tant de pression, par ce que, quand on aime on compte pas et bien quand on n'aime pas on compte ... je comptais les minutes qui me séparaient de la fin et elles étaient beaucoup trop longues.