Dans ce film, tout rappelle Douglas Sirk. L'époque, le mélodrame, le fait que ça soit produit par Universal, la présence de Rock Hudson et George Sanders, le technicolor... mais manque de pot, le réalisateur, après avoir tout préparé, dut tourner à la place Écrit sur du vent , et laissa sa place à l'inconnu Jerry Hopper. Cependant, Sirk reste tout de même présent en tant que réalisateur officieux, s'occupant surtout des scènes avec George Sanders et du choix capital de l'actrice principale, Cornell Borchers.


Rock Hudson joue ici un chirurgien, qui a comme assistant un tout jeune Clint Eastwood (qu'on verra environ dix secondes), qui travaille en Allemagne, et tombe amoureux d'une jeune femme du pays. De cette union va naitre une fille : ils ont tout pour être heureux, sauf qu'ils ont des soucis d'argent, et que Hudson voit régulièrement disparaitre son épouse, il la suspecte d'une liaison avec un autre. Une dispute entre les deux va éclater, et la femme va s'absenter durant plusieurs jours, au point qu'il la croit morte. Il retourne donc en Amérique avec sa fille, et le temps passe jusqu'à ce que son épouse revienne dans sa vie, ayant fait de son côté sa vie avec un autre homme.


Je ne sais pas quels ont été les changements apportés par Jerry Hopper ou s'il a respecté les directives de Sirk, mais je trouve que là, les éléments du mélodrame sont peut-être un peu plus appuyés pour déclencher une émotion. Qui est là, surtout dans les scènes où va apparaitre la fille de Rock Hudson, âgée d'une dizaine d'années, où la confrontation entre guillemets avec Cornell Borchers, d'une grande sensibilité, est souvent bouleversante. Mais ce qui manque aussi dans ce film est tout le travail formel auquel Douglas Sirk nous habituera dans ses productions en Technicolor, là c'est une mise en scène très plate. Excepté un très beau plan où, surprenant à Berlin son épouse en train de faire la bise à un ami, la lumière plonge le regard de Rock Hudson dans le noir comme pour nous faire comprendre les pensées qui le traversent à ce moment-là.


Peut-être suis-je un peu trop sévère avec ce film, qui la couleur et le gout d'un Sirk mais qui n'en a pas vraiment son arôme, ce qui rend ses mélodrames uniques. Là, c'est l’œuvre d'un technicien (qui enquillait jusqu'à quatre films par an !), très correcte, j'ai pris du plaisir, mais sans non plus marquer.

Boubakar
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le 4 oct. 2021

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