Le Temps d'une Quantique de Souvenirs Fantomatiques.

Résumé : Jeanne, écrivaine, travaille sur un roman inspiré de ses souvenirs d’enfance, oubliés depuis un accident survenu à huit ans. Peu à peu, sa perception se dérègle, elle ne reconnaît plus son appartement, ni son mari, ses enfants, ni même sa mère. Pensant que ces troubles sont liés au stress, elle découvre sur une vieille photo un indice qui la mène en Italie. En suivant cette trace, Jeanne entame une transformation troublante.

Histoire : L’idée de la réalisatrice repose sur une question existentielle, vivons-nous dans un monde réel ? Elle aborde ce thème à travers les troubles de mémoire du personnage principal, qui basculent peu à peu dans une quête d’identité. Ce projet singulier donne aux deux actrices l’occasion de se confronter à une œuvre originale, bien que leurs styles de jeu différents aient rendu la mise en scène complexe. À la frontière de la science-fiction, la réalisatrice explore la métamorphose en s’approchant du fantastique, avec des transformations radicales nécessitant des effets spéciaux. Pour intensifier les émotions et accentuer la violence du processus, la transformation prend l’allure d’une monstruosité. Les visages des acteurs ont été modélisés en images de synthèse grâce à la rotoscopie, afin de reproduire avec précision leurs expressions, un défi technique majeur. Malgré l’ambition du film et sa vision artistique réaliste, les effets ont été pensés pour rester discrets et intégrer subtilement l’irréel. Réalisé avec un budget de 13,5 M$, le film n’a généré que 5 M$ de recettes et n’a reçu aucune récompense.

Equipe : Le film est écrit et réalisé par Marina de Van, connue pour le scénario de 8 Femmes. La production est assurée par Patrick Sobelman, à qui l'on doit La Plus Précieuse des Marchandises. La musique est signée Luc Rollinger, et les effets spéciaux sont réalisés par Michel Denis (Seven Sisters). Le casting réunit Sophie Marceau, Monica Bellucci, Andrea Di Stefano, Thierry Neuvic et Brigitte Catillon.

Avis : Une écrivaine en quête de sa mémoire d’enfance voit sa réalité vaciller dans une atmosphère tourmentée. Le couple qu’elle forme avec son mari traverse des transformations paranormales, rythmées par des actions répétitives qui ferment la boucle d’une quête identitaire. Malgré une narration simple et délicate, le film s’enlise dans une esthétique de série B, confuse et ennuyeuse, avec de longues scènes inégales.

Critique : Ne te retourne pas s’ouvre sur une introduction visuelle et sonore douce, marquée par le logo Wild Bunch, avant d’installer un climat mystérieux autour de l’écriture du personnage principal. Très vite, l’intrigue glisse vers un enchaînement de contradictions et de visions étranges, brouillant la frontière entre réalité et hallucination. Le rythme lent et la vie familiale teintée d’anomalies accompagnent les premiers signes d’une transformation, mais le récit s’enlise dans une confusion croissante et une bascule brutale dans la folie, sans véritable explication.

La mise en scène verse dans une horreur maladroite, où les effets peinent à convaincre. Les visions hallucinées s’enchaînent dans une surenchère excessive, amplifiant l’aspect paranoïaque du récit. Malgré quelques trouvailles visuelles, l’ensemble s’embourbe dans une dynamique répétitive, saturée de clichés du genre. L’univers devient de plus en plus malsain, la double vie du personnage s’installe dans une ambiance sinistre, et la transformation physique, brutale et irréelle, peine à trouver une justification narrative claire.

Le dernier acte poursuit cette spirale avec une fuite inexorable vers une vérité trouble, déclenchée par une vieille photographie. Les souvenirs d’enfance refont surface dans une métamorphose radicale, mais le dénouement, long et symbolique, ne parvient pas à donner du sens à l’ensemble. La direction d’acteurs, bien que portée par deux actrices reconnues, n’arrive pas à compenser la faiblesse du scénario. Le film aborde la quête identitaire de façon brute et opaque, noyée dans un flot d’images abstraites et d’effets sans relief, laissant un goût amer d’œuvre ambitieuse mais déséquilibrée.

> https://youtu.be/o1wOnJ-yOwg?si=YfBYnmS_-4CSTBtA