Mais que vient faire ce méchant de Bioman ?

Après le succès surprise du premier opus de Nemesis en vidéo, Albert Pyun et sa bande décident de rempiler et pensent rapidement à une suite. Elle sortira trois ans après sous le titre Nemesis 2 – Nebula, elle-même suivie très rapidement de Nemesis 3 – Prey Harder et de Nemesis 4 – Death Angel. Selon certaines sources, Nemesis 2, 3 et 4 ont à la base été pensés comme un seul et même film de plus de 3h mais, appât du pognon oblige (oui, même pour les DTV), ce sont bels et biens trois films distincts qui sortiront à quelques mois d’intervalle, leur tournage ayant été fait dans la foulée. Mais histoire que cette première suite soit plus rentable, le budget a dès le départ forcément été réduit et cela se ressent d‘entrée de jeu. Du coup, l’ensemble fait tout de suite un peu plus cheap, avec son tournage dans des paysages tout ce qu’il y a de plus désertiques (une grosse partie de l’histoire est censée se passer en Afrique) et dans des bâtiments désaffectés. Néanmoins, comme pour le premier volet, Albert Pyun utilise bon nombre de subterfuges pour rendre son film bien plus intéressant qu’il n’y parait.


On sent direct que le film a été fait de façon très sérieuse pour donner au spectateur un peu plus qu’un simple spectacle d’action abrutissant. Outre de très beaux plans avec une photographie toujours très soignée (quoi qu’avec parfois un abus de filtres colorés), on sent bel et bien un message humaniste derrière cette histoire de cyborgs, où quoi que l’homme fasse, il amènera l’humanité dans un avenir très noir. Malheureusement, son discours n’est pas réellement assez poussé pour vraiment marquer les esprits. Mais là n’est pas l’essentiel de ce que cherche le spectateur de ce genre de divertissement. Il veut de l’action, que ça pète de partout, et surtout un héros bien badass, où plutôt ici une héroïne bien féminine et femme fata…
Mais qu’est-ce que c’est que cet engin ! Mais… mais… ses bras, c’est mes cuisses ! Imaginez une sorte d’actrice bodybuildée ayant un peu trop abusée des stéroïdes… sorte de Conan le Barbare féminin élevée aux hormones ! Tellement musclée que parfois elle marche les bras écartés. Et en plus, Pyun insiste souvent bien sur ses muscles atrophiés en abusant de plans bien rapprochés. Un petit coup d’œil rapide sur Google nous apprendra que Sue Price est une ancienne championne de bodybuilding dont la courte carrière dans le cinéma, se limitant à Nemesis 2, 3 et 4 donc, n’aura pas marqué grand monde tant son jeu d’actrice est… limité dirons-nous. Même être évanouie, elle le joue mal, c’est dire ! Mais au final, qu’importe, puisque dans les scènes d’action, elle y met vraiment de sa personne et le résultat s’en ressent à l’écran.


Ces scènes d’action sont une fois encore des plus réussies, avec leur lot de cascades dangereuses et d’explosions toujours plus impressionnantes. Albert Pyun, les charges explosives, c’est sa grande passion, et comme dans le premier opus, ça explose dans tous les sens. Enfin, dans la deuxième moitié surtout, la première posant les bases d’un nouvel univers, une nouvelle ambiance. La sensation est d’ailleurs un peu étrange au début lorsqu’on a vu le premier Nemesis peu de temps avant, le film se passant ici en 1980 et pourtant on a l’impression d’être parfois dans un post-apo limite cyberpunk avec de forts accents de western. L’ambiance n’est donc clairement plus la même. L’histoire se déroulant essentiellement en Afrique, dans de grandes étendues désertiques, on se rapprocherait plus d’un Mad Max 2 pour les décors, toujours de Terminator pour la trame principale, mais aussi d’un Predator tant le cyborg qui traque notre héroïne a de fortes similitudes avec celui du film de John McTiernan (camouflage, différentes visions thermiques,…). Bon, pour être franchement sincère, ce cyborg a plutôt l’air sorti d’un épisode de Bioman, mais heureusement qu’on ne le voit réellement que peu au final puisqu’il passe une bonne partie du film sous son camouflage kaléidoscopique, façon Predator du pauvre donc.
Pourtant, malgré un cyborg en mousse, une héroïne au jeu d’actrice inexistant, et une restriction de budget clairement visible, Nemesis 2 arrive à tenir la route du début à la fin. Bien entendu, on n’ira pas jusqu’à dire que c’est un bon film, et il est clair que le premier opus est largement meilleur, mais pourtant le divertissement est là tout comme le spectacle primaire que l’amateur d’action est venu chercher. Du coup, on ne lui enlèvera pas un fort capital sympathie. A noter un générique final annonçant directement sa suite avec un « Next… Nemesis 3 ».


Nemesis 2 – Nebula est une suite au rabais. Pourtant, l’ensemble tient encore assez bien la route pour nous donner envie de découvrir les deux derniers volets, d’autant plus que cette fois-ci, ils gardent le même univers et sont des suites directes. Divertissant mais pas mémorable (à part son héroïne O_O).


Critique complète avec images et trailer : ICI

cherycok
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le 25 mars 2016

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cherycok

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