"Pourquoi êtes-vous si désagréablement heureuse ce matin?"

Frank Capra est une légende du cinéma américain, s’il a réalisé de nombreux succès durant les années 1920, c’est avec « New York-Miami », en 1934, qu’il entame une véritable consécration. Le film ne décroche pas moins que cinq oscars l’année suivante, les plus prestigieux, pour la première fois de l’histoire de la cérémonie. En cela, le film se fait une place légitime dans les plus prestigieuses listes des chefs-d’œuvre du cinéma.


Cette comédie romantique nous raconte l’histoire d’Ellie (Claudette Colbert) qui fugue l’autorité abusive de son père milliardaire, et rencontre lors de son voyage Peter (Clark Gable) qui s’amourache d’elle et décide de s’en occuper. Entre maladresse et puritanisme, l’histoire infantilise la femme de manière grossière, tandis que l’homme est dépeint comme un gentleman frôlant la perfection. Pour ses raisons, on aura du mal à éprouver une grande empathie pour cette romance conventionnelle. Pourtant, à sa sortie, le film choqua l’Amérique (rien que ça…), à cause d’une scène en particulier, jugée trop suggestive (la scène finale). On aura bien du mal à le concevoir depuis notre époque tant elle nous semblera désormais futile.


Si la romance et l’intrigue parviennent très bien à nous divertir, je n’irais pas jusqu’à dire que le film est exceptionnel. Je ne me suis pas ennuyé, mais presque… Les acteurs sont très bons, les oscars que les deux rôles principaux ont remportés sont justifiés. En revanche, je trouve le modèle des standards de beauté féminin en la personne de Claudette Colbert très discutable, ses affreux sourcils épilés en demi-cercle sont une chose que j’espère ne plus jamais voir de ma vie (je sais, c’est mesquin, mais bon, fallait que je le dise). Même constat pour Clark Gable et sa moustache minable. Mais en ce qui le concerne, il demeure séduisant.


Je ne saurais pas vraiment vendre ce film, car il ne m’a pas vraiment passionné. En revanche, il est une chose qu’on ne peut lui lever, il est fondateur du genre, et ça, ce n’est tout de même pas rien.

Créée

le 24 sept. 2020

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Casse-Bonbon

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