Ni vieux, ni traîtres par khms

Pierre Carles et Georges Minangoy mettent face à leurs actions les anarchistes d'Action Directe et les questionnent sur la légitimité de la violence de leurs actions, ainsi que leurs pertinences politiques. C'est très intéressant de voir que malgré les années et la taule, ils assument tout à fait leurs actes, qu'ils nuancent parfois, et c'est une leçon politique intéressante sur les milieux engagés des années de plomb. Il est notamment intéressant de voir que la plupart des militants de l'époque avaient moins de problème avec l'usage de la violence car leur famille avait eu des liens avec les milieux résistants dans la France des années 40, ou anti-franquiste.

L'insertion d'extraits du débat à l'issue de la première projection du film rajoute de la profondeur aux réflexions sur les actes d'Action Directe et permet de voir le fossé qu'il peut y avoir entre une hypothétique opinion publique neurasthénique et les hommes et femmes les plus engagés dans la lutte (caméo surprise : un gros plan sur Julien Coupat).

Toutefois les réalisateurs ne contextualisent jamais assez, à mon goût, les actions du groupe terroriste, et j'étais pour ma part un peu perdu, puisque pas du tout calé sur l'histoire d'Action Directe. C'est peut-être une volonté des réalisateurs pour ne pas influencer le téléspectateur sur le débat en question.

Ça fait aussi du bien de voir que ceux qu'on nomme terroriste sont quand même une bande de rigolards qui se marrent en s'imaginant les uns les autres en interrogatoire avec les flics, ou qui n'hésite pas à déboucher une bouteille de rouge. On est loin de l'image noire et nihiliste qu'ont pu véhiculer certains médias.

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