Ce film m'a totalement cueillie dès la première image. Il faut dire que le style est très particulier. L'histoire est racontée avec des vues subjectives et des plans fixes à la.photographie superbe qui évoquent le destin tragique de deux jeunes garçons envoyés dans un centre de redressement ultra violent dans le sud américain, en plein combat des droits civiques des noirs (fin années 60).
On voit des bribes de l'enfance d'un des deux protagonistes, avec sa grand mène aimante, et puis le basculement, injuste, révoltant quand il est envoyé dans cette maison de redressement pour un faux crime. Sous des dehors bien proprets cet endroit est en fait un enfer sur terre. Les garçons y subissent des brimades, sont forcés de travailler dans des conditions d'esclavage et certains sont même tués et enterrés sur le terrain.
On suffoque avec eux. On est étouffés par la peur et le sentiment d'injustice. On ne comprend pas tout, comme eux, on voit des bribes d'images d'archive, des photos souvenir et pendant ce temps là aux actualités des hommes blancs envoient Apollo 8 autour de la lune. C'est surréaliste et effrayant de penser que ces injustices aient pu perdurer pendant des années.
Les excellents comédien qui donnent vie à ce récit nous amènent à ressentir et comprendre comment une génération de jeunes hommes noirs ont pu porter les stigmates d'un tel traumatisme et comment d'autres ont pu s'en sortir parce qu'ils avaient l'amour d'une famille pour les aider (l'actrice qui joue la grand mère est totalement bouleversante).