Sorte de sous sous sous sous Opération Phenix sorti l’année suivante, et qui déjà ne volait pas bien haut, Night Force raconte comment un groupe de jeunes étudiants de 35-40 ans prend les choses en main et part directement en territoire ennemi libérer la meuf de l’un d’entre eux, accessoirement fille de sénateur, prise en otage par de vilain terroristes gauchistes et lubriques naturellement... le tout en mettant un taquet à ces salauds de Washington qui ne bougent pas le petit doigt.

Tout comme Opération Phenix, Night Force donne tout dans le final... le côté over the top en moins quand-même. Jusque-là, pas grand-chose : une amourette dont on se fout complètement, des problèmes de relations familiales dont on se fout complètement, des personnages dont on se fout complètement, une situation politique dont on se fout complètement... et des courses poursuites qui comptent parmi les plus molles jamais tournées.

C’est long mais on a de ci, de là, quelques poussées de n’imp’ dont une scène de douche particulièrement crétine et mal troussée au cours de laquelle la fille du sénateur, toutes loches dehors et tous yeux songeurs, se remémore ce qui s’est passé dans son histoire très récente... inutile de préciser que ces non-événements, on y avait déjà assisté. On a une VF qui aide un petit peu et un entraînement au maniement des armes dont un bazooka dans l’arrière-cour du pote vaguement garagiste/bricoleur...

C’est très ricain, c’est très couillon. Les mecs au début de leur périple en Amérique centrale constituent, non sans s’être étonnés de ne pas trouver de compatriotes, une cible de choix pour le ramassis de brutasses à l’hygiène douteuse qui peuple ce pays ; le héros venu secourir nos étudiants innocents est un sacré baroudeur qui joue de la flûte et pratique la torture à ses heures - « Un p’tit truc que j’ai appris des Vietcongs » - ; le méchant est un sosie de Castro... Y’a un petit soupçon de morale autour d’un feu de camp/bilan d’une journée riche en aventures sur le fait de tuer et d’aimer ça sur lequel on s’assied joyeusement dans le dernier quart d’heure.

Eh oui, dès lors, le dialoguiste passe en mode ratatatatatatatata, les acteurs en mode balayage à la sulfateuse, les artificiers s’en donnent à cœur joie malgré leur peu de moyens tandis que les figurants se jettent à terre dans tous les sens. Jusqu’à la toute fin, où le jeune premier venu délivrer sa gonzesse s’exclame aux commandes de l’hélico jusqu’auquel il s’est mitraillé un chemin « Oh merde je sais pas voler, je sais pas piloter ce putain d’hélico »...

Jouez au bingo des clichés avec ce film (44 ingrédients)

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Personnage > Agissement

Pique une crise de nerf - Course-poursuite | Double des voitures en zigzag - Dit « chut... » en posant le doigt sur les lèvres d’une autre personne - Mort | Mort·e, roule dans les escaliers - N’importe quoi | Projeté exagérément loin sous l’effet d’un coup de feu... voire d’un simple choc - Stylé | Démarre une voiture en trafiquant les fils sous le volant - Super pouvoir | Passe en revue tout ce qui lui a été dit et s’en souvient mot pour mot - Tire un coup de feu en l’air pour calmer tout le monde

Personnage > Caractéristique

Garde neutralisé par derrière - Ouh ! | Réactionnaire

Personnage > Citation

Prévient | « Fais pas le con ! » - Prévient | « Faut pas rester ici ! » / "Faut y aller !" / "Tirons-nous d’là !" / « On n’a plus le temps, viens ! » - Questionne | « On peut avoir du café ? La nuit va être longue. » (Situation de crise)

Personnage > Héros ou héroïne

Son fils, sa fille, sa femme, un·e proche est en danger, entre les mains des méchant·es

Personnage > Méchant·e

Bagarre | Les méchant·es attendent patiemment leur tour avant de prendre leur raclée

Personnage secondaire

Foule en délire | Bagarre de collégien·nes / lycéen·nes / taulard·es

Réalisation

Course-poursuite | Voiture qui décolle et se retourne en l’air (suite à une collision) - Démarre sur les chapeaux de roues - Fin | Véhicule / personnages qui s’éloignent - Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables - Média | Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite - Rêves/souvenirs introduits par un effet de distorsion ou encadrés par des contours flous - Technique | Faux raccord impardonnable

Réalisation > Accessoire et compagnie

Pouet-pouet | Effet pyrotechnique hasardeux

Réalisation > Audio

Bruit exagéré | Balles qui ricochent contre du métal - Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps

Scénario > Contexte spatio-temporel

Bivouac - Boîte de nuit

Scénario > Dialogue

Philosophie/psychologie de comptoir

Scénario > Élément

Impérialisme, néo-colonialisme ou propagande | Les Américain·es, c’est vraiment les plus fort·es - Scène de douche - Toast - Un·e proche meurt sous ses yeux

Scénario > Ficelle scénaristique

Retour d’un personnage qu’on croyait mort

Scénario > Situation

Bagarre | Raid sur un village/temple paisible - Passion | Moment d’intimité interrompu - Tension | Torture

Thème > N’importe quoi

Carton-pâte | Coup de poing pouet-pouet - Carton-pâte | Élégamment propulsé·e par le souffle d’une explosion très proche - Trop con·ne | Ces gens font des trucs complètement con

Thème > Rejets, moqueries ou discriminations

Accents étrangers caricaturaux

Thème > Sens moral

Pas de négociation avec les terroristes

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Objectification sexuelle | Nichons, fesses

Thème > Testostérone

Bagarre | Un seul bras pour les assommer toustes

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
4

Créée

le 10 mars 2023

Critique lue 29 fois

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