Un cadeau pour les fans nostalgiques

Un animé mythique dans les années 80, trois films sortis dans les années 90, une série live (à ne surtout pas acheter tant elle est un vrai souillage à l’univers des tortues), un film d’animation en images de synthèses sorti en 2007, un long métrage d’animation sorti en 2009, une autre série d’animation diffusée depuis 2013, les tortues ninja sont partout. Après avoir dépoussiéré les Transformers, les studios Paramount, aidés par Michael Bay en tant que producteur, s’attaquent aux tortues dans la version live. Nouveau look, nouvelles mythologie, quelques remaniements, la franchise fait son grand retour au cinéma et laisse tomber l’animatronic pour du CGI , effet très en vogue depuis un petit moment. Résultat pas franchement à la hauteur que l’on espérait mais au moins, ça ne pétait pas dans tous les sens. Succès, une suite sort cette semaine. Jonathan Liebsman cède sa place à Dave green (réalisateur du film Echo), bien décidé à corriger les erreurs de son prédécesseur. Avis aux fans, ce film rend enfin justice à ses personnages cultes qui ont bercés votre enfance.


Quand les tortues ninjas réussissent leur retour au cinéma


On va se l’avouer, même si Ninja Turtle regorgeait de bonnes idées, il était malgré tout une déception pour les fans des tortues. Trop court, pas assez d’action, remaniement de certains éléments dont il aurait mieux valut ne jamais oser toucher (le look transformers de Shredder, les origines des tortues), on ne reconnaissait rien de l’univers. Changement de réalisateur qui visiblement s’y connait pas mal et est surement fan, Ninja turtles 2 c’est un cadeau fait avec amour pour l’ancienne génération. Avis aux cinéphiles, ne vous attendez pas à avoir un message profond dans ce film qui a tout du nanar sympathique et jouissif à la Independance Day.


Ninja Turtles 2 penche à la fois sur du cartoon, du réel mais aussi du comics. De plus, il respire le fan service à plein nez (le klaxon du turtle van faisant le thème des tortues ninjas, voir carrément une référence au hip hop de noël des tortues ninjas). On aurait presque la sensation agréable de retrouver la version de 1990. C’est ENFIN respectueux de l’univers. Amis nostalgiques, l’émotion sera grande, surtout à la fin du film où le petit enfant qui passait ses journées à jouer avec ses figurines et regarder l’animé à la télé ou en VHS , ressortira, complètement ému par ce qu’il entendra. Bien entendu, tout n’est pas rose dans cette suite mais croyez-le ou non, coté divertissement, action et humour, c’est une pure merveille. Les enfants seront aux anges, les adultes aussi.


Si on chipote un peu, on regrettera cette scène limite rajoutée au début où Megan Fox retrouve ses bas instincts de femme usant de sa plastique (seule bourde de l’actrice qui par la suite sera aussi sympathique dans le film précédent), la présentation caractérisée grossière de nos tortues ( Raphaelo le rebelle, Michelangelo le beau gosse, ARRÊTEZ LE DÉLIRE !) ou bien encore ses quelques répliques made in Hollywood entendues et réentendues de chaque productions. C’est vraiment très minime.


Arrivée de personnages cultes de l’univers des Tortues ninjas


Stephen Amell, nouveau venu dans la franchise qui obtient par ailleurs son tout premier grand rôle au cinéma, sublime le film (on est bien loin de son rôle de Green Arrow qui se détériore de saisons en saisons). Certes, le personnage sera mis un peu en retrait (le film s’appelle Ninja Turtles pas Casey Jones), mais il est à l’aise dans son rôle. Alors oui, les fans pourraient ne pas apprécier le fait que contrairement à l’animé, Casey Jones n’est pas un justicier violent arborant une longue chevelure. Ici, c’est un gardien de prison qui tentera de remettre la main sur des détenus échappés lors d’un convoi : Shredder, Rocksteady et Bebop. Le personnage est toujours un talentueux hockeyeur qui portera un masque de hockey et utilisera sa crosse pour contrer le gang des foot(gang de ninjas) mais aussi Rocksteady et Bebop qu’il veut remettre derrière les barreaux. On s’y attendait, le personnage fera la rencontre d’April O’neil qui donnera naissance à un petit rapprochement entre les deux personnes sans pour autant aller plus loin.


Casey fera équipe avec les tortues pour empêcher le commandant Krang de reconstituer sur Terre de Technodrome( forteresse gigantesque ressemblant à une sphère version tank servant de base opérationnelle à l’alien). Et justement du coté de Krang, vous serez ravi d’apprendre que le design du personnage est respecté. On sera juste déçu coté doublage. Une voix plus aigue aura fait son petit effet aux fans. Dommage, c’est justement ce qui faisait le charme de cette créature ridicule. Egal à lui-même, ce personnage ne manquera pas de vous répugner mais aussi de vous faire rire(gare aux blagues sur son aspect chewing gum imprégné de salive).


Contrairement au premier film qui était du point de vue d’April, ce deuxième opus sera du point de vue des tortues. April et les autres personnages passeront donc au second plan. Nous les verrons beaucoup moins à l’écran, tout comme le personnage de Vern, ancien caméraman et partenaire d’April qui est devenu une star, un héros depuis que les tortues lui aient demandé afin de cacher leurs existences aux humains. Tortues toujours accro à la pizza et très ado dans leur attitude. Les répliques cultes, les références à la culture pop et même à l’univers des tortues ninjas charmeront ce film où l’humour enfantin est assumé.


Une cour de récréation sur grand écran


Entre les expériences complètement folles de l’excentrique (et un peu kitsch, mais c’est voulu) savant Baxter Stockman, la beine à ordure customisée par les tortues et leurs nombreux gadgets invraisemblables mais dignes de ce que l’on a toujours vu dans cet univers, le coté fun, répondra bien présent cette fois-ci. Vous pensiez que Shredder et Krang seraient la seule menace de cette suite ?


Grave erreur puisque pour couronner le tout, et histoire de multiplier les séquences humoristiques bon enfant, Bebop "interprété par le père de STEVIE dans Malcolm" et Rocksteady "interprété par le celtic warrior de la WWE: Sheamus" débarquent. Bebop (arborant une crête iroquoise violette et les lunettes elles aussi violettes) et Rocksteady, c’est deux voyous tout ce qu’il y a de plus banal. Ha pardon, deux voyous débiles. Parce que oui, question intelligence, on ne peut pas dire que les deux hommes brillent. Servant d’hommes de main à Shredder, ils se porteront malgré eux volontaires dans une des expériences de Stockman qui, grâce à un sérum créé par Krang, transformera nos deux voyous en Rhinocéros et phacochère. Nos deux personnages, maintenant dotés d’une puissance surhumaine, n’auront rien perdu de leur bêtise. Ca vole pas haut mais c’est au moins fidèle à ce que l’on retrouvait dans l’animé. Comme quoi, dans une adaptation, on peut avoir de la liberté coté scénario mais garder au moins les éléments importants de l’œuvre originale.


1h50 de spectacle et de rigolade


Effets spéciaux réussis, capture et expressions des personnages bluffantes (les expressions faciales de Michelangelo sont à pleurer de réalisme), scènes d’action jouissives à souhait, interprétation agréable des acteurs qui n’en font pas des caisses « mention à Megan Fox qui gagne en maturité », humour omniprésent, combats parfaitement chorégraphiés, Ninja Turtles 2 c’est voir l’invraisemblable devenir possible. Tout ce que vous aviez vu dans le dessin animé, tout ce que vous auriez aimé retrouver dans ce nouveau film sont enfin là. Action qui domine donc mais n’étouffera pas le film comme ça avait été le cas dans les derniers Transformers dont la franchise se prenait bien trop au sérieux.


Autre bon point : la musique. Ici, on retrouve le compositeur Steve Jablonsky de la franchise Transformers nous créant un thème musical héroïque à souhait. Dans cette suite, contrairement à son prédécesseur, on laisse tomber le rap pour de l’héroïsme tellement puissant qu’il en donnera des frissons. Bien sur, c’est très similaire au thème de Transformers, mais ça se marie très bien au film.
Ninja Turles 2 nous livrera par ailleurs une belle dose d’émotion en voyant nos quatre tortues s’interroger sur leur existence et la façon dont les humains les jugeront lorsqu’elles devront pour la première fois se montrer en public. On n’oublie pas pour autant Maitre Splinter (non, ce rat n’est pas mort) qui, même s’il n’aura pas un rôle important, sera présent pour les moments « conseils ».


Au final, Ninja turtles 2 c’est comme un grand épisode de la version animé. Véritable scénario de dessin animé, des tortues blagueuses, des blagues pourries, de l’action, véhicules et gadgets invraisemblables, ce film très rythmé ne se prend que très peu au sérieux. Pas de justifications quand à la crédibilité de l’histoire de dimension X, d’aliens et de tortues qui combattent le crime, on s’en fou, ce n’est pas le but. Univers enfin respecté, références nombreuses, ambiance de folie, de l’éclate totale ni plus ni moins pour les nostalgiques et nouveaux venus. Je n’attendais pas grand-chose de cette suite après la déception du premier et au final, je suis complètement tombé sous le charme. Fait donc pour les vieux de la génération des années 80. Vivement le troisième !

Jay77
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le 2 juil. 2016

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Jay77

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