Difficile à assumer (ou pas), "No Pain No Gain" est mon premier Michael Bay. Bien entendu, je connais le bonhomme de réputation : des explosions explosent, des immeubles s'écroulent, bref un gros bordel continu. Pourtant, dans son dixième film, il semble un peu se calmer au niveau de la grandiloquence en préférant une approche moins spectaculaire mais peu intéressante.

"No Pain No Gain" est à relier au rêve américain, ce dernier nous est servi à toutes les sauces, en particulier dans la première demi-heure où le personnage principal nous est présenté de façon grotesque cherchant à stimuler le rire. Un rire qui ne se déclenche jamais, même si Mark Wahlberg (on est très loin de "The Yards") semble y mettre une énergie folle. Mais il faut croire que son statut de play-boy "qui-en-a-dans-le-slip" ne convainc que peu. Même chose pour Dwayne Johnson, qui en plus d'être ridicule tombe dans le pitoyable plus le film avance : une fascination pour le Christ, une addiction à la cocaïne, un cœur gros comme son biceps... C'est souvent "too-much" et ça se ressent. Et on pourrait dire la même chose pour les énervants Tony Shalhoub (méritant des claques, sa voix française n'arrangeant pas les choses) et Anthony Mackie...
Mais attendez, les acteurs sont-ils tous mauvais et incroyablement agaçant ? Malheureusement, oui. Et c'est un des gros défauts du long-métrage. En essayant de leur donner une "cool-attitude" (un peu à la Tarantino, je trouve), Michael Bay se mord les doigts et montre qu'il est plus doué pour les scènes d'action que les psychologies de ses personnages.

Pourtant, même les scènes d'action laissent à désirer malgré une maîtrise évidente. Peut-être est-ce parce que le film n'en contient pas beaucoup (un comble quand on a des monstres musclés en acteurs). La mise en scène est très énergique, rendant bien compte de l'exaltation du moment. Le problème, c'est que ces moments en question ne sont jamais excitants. "No Pain No Gain" se regarde rapidement, sans ennui mais sans aucune passion. Le summum du ridicule est atteint dans le propos que véhicule le long-métrage : il faut croire en son rêve, mais autrui nique le rêve quelques fois. Pseudo-critique d'un mode de vie où les riches sont les maîtres, tout en enrobant le tout dans une dénonciation des dérives sociales des USA... Vas-y que je te fous des propagandes pro-américaines tout en la critiquant discrètement
Il faut assumer, mon petit Michael. Il faut montrer ses cojones.

"No Pain No Gain" est donc un bon divertissement si on le regarde de loin, entre amis. Malheureusement, je l'ai regardé seul et mon esprit critique s'est excité à chaque scène. Peu intéressant, à oublier.
(et Bon Jovi dedans, ça ne passe absolument pas)
Nikki
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le 23 juin 2014

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