J'avais découvert Honoré avec son "Dans Paris" qui m'avait accablé : noirceur complaisante, personnages peu sympathiques et parisianisme caricatural. "Les chansons d'amour" relevait le niveau grâce à sa construction originale, au mélange subtil de musiques bien choisies et une interprétation au diapason : restait juste un scénar un peu juste qui partait en sucette en fin de film... Son "plaire aimer et courir vite" parvenait à nous emmener avec lui et à faire ressentir des personnages, certes ambigus mais plein de vie, sur un thème pourtant loin d'être drôle et évident...
Avec "Non ma fille, tu n'iras pas danser", que je n'avais pas encore vu, Honoré revient partiellement à sa Bretagne natale en début de film : mais loin de la magnifier, elle apparaît au contraire à travers des décors sans vie, une nature et un environnement jamais mis en valeur par la photographie. Seul intermède "local" : un passage de danse folklorique qui arrive comme un cheveu sur la soupe en milieu de film et comblant 10 minutes de métrage sans pour autant emporter le morceau. Le reste c'est le retour à Paris, c'est le retour à des personnages tous aussi antipathiques les uns que les autres, tous névrosés, tous déprimés (et déprimants). La même complaisance que "Dans Paris". Et les acteurs n'y sont pour rien : Chiara Mastroianni, Marie Christine Barrault font ce qu'elles peuvent de personnages à aucun moment attachants et dont on peine à comprendre une quelconque psychologie (le pompon avec le personnage de Marina Foïs agaçante au possible...) ... Et puis cette absence quasi totale d'humour, même décalé (Honoré se rattrapera dans "Plaire, aimer..."), une musique d'Alex Beaupain parfois trop envahissante en appui mélodramatique, font que c'est éprouvant voire ennuyeux du début à la fin. Il y a tout de même une tentative de construction originale : la voix off du père, les ellipses, les photos du passé en plans fixes et la mise en scène qui montre tout de même une bonne maîtrise... Malheureusement pour le reste ça ne suffit pas de voir pleurer ou s'engueuler les personnages pour faire naître l'émotion et rentrer en compassion avec eux...

damdouss
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le 6 mai 2019

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