Entre documentaire et fiction, un premier film venu du Pakistan sur le périple d’un Khusra. Ce terme désigne une importante communauté regroupant les transsexuels et les travestis dont le fonctionnement (invitations et participations à de nombreuses cérémonies) se rapproche de celui des castes en Inde, le pays voisin. Noor, qui interprète son propre rôle, exprime son désir de ne plus faire partie des Khusras, de redevenir un homme et de rencontrer la femme de ses rêves. Déçu et rejeté, Noor s’enfuit en volant un truck, camion qui tient aussi bien de l’arbre de Noël avec ses décorations et ses illuminations que de la caverne d’Ali Baba, en direction d’un lac mythique où s’exaucent tous les vœux.

Le film court (01h18) convainc davantage lorsqu’il prend la forme du road-movie, riche de rencontres et de péripéties, au cœur des montagnes majestueuses et désertiques du nord du pays. Il est néanmoins malaisé pour les non-initiés à la culture locale de saisir tous les enjeux du curieux destin de Noor, écartelé entre la réalité et sa propension à rêver. Le film a cependant le mérite de nous éclairer sur des coutumes qui peuvent s’avérer coercitives tout en empruntant les routes magiques de l’évasion et le registre du conte, le faisant au final décoller du réel et l’éloignant d’un ancrage purement sociologique.
PatrickBraganti
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films vus en 2014

Créée

le 25 avr. 2014

Critique lue 430 fois

3 j'aime

Critique lue 430 fois

3

D'autres avis sur Noor

Noor
Bea_Dls
8

Drive

Résumé : Noor veut redevenir un homme. Conclusion logique : Noor n'est donc pas un homme. Il ne semble pas être une femme pour autant, malgré de traits très androgynes, mignonnets comme disent ses...

le 27 avr. 2014

1 j'aime

Du même critique

Jeune & Jolie
PatrickBraganti
2

La putain et sa maman

Avec son nouveau film, François Ozon renoue avec sa mauvaise habitude de regarder ses personnages comme un entomologiste avec froideur et distance. On a peine à croire que cette adolescente de 17...

le 23 août 2013

89 j'aime

29

Pas son genre
PatrickBraganti
9

Le philosophe dans le salon

On n’attendait pas le belge Lucas Belvaux, artiste engagé réalisateur de films âpres ancrés dans la réalité sociale, dans une comédie romantique, comme un ‘feel good movie ‘ entre un professeur de...

le 1 mai 2014

44 j'aime

5