« Je jetterai sur toi des impuretés, je t’avilirai, et je te donnerai en spectacle »

Selon moi, le cinéma de genre américain est de loin le cinéma le plus intéressant et fascinant au monde, n’en déplaise à certains.

Jordan Peele signe ici son film le plus singulier, ambitieux et énigmatique. Une œuvre qui résonne comme une satire du spectacle où l’auteur dénonce entre autre l’exploitation des animaux dans l’industrie et l'attrait des spectateurs envers les images chocs.

Un western contemporain qui oscille entre comédie, thriller et horreur, réinventant au passage le genre des films à OVNI. Si vous pensiez voir un énième Blockbuster estival en allant voir Nope, vous faites fausse route…

Il s’agit au contraire d’un cinéma dont les partis pris graphiques et cinématographiques ne sont pas grand public. Le cinéaste prend son temps pour installer une atmosphère angoissante en développant un univers obscur parsemé de fragments de pellicules ensanglantées. Le film va diviser pour sa marginalité et ses choix esthétiques, mais il marquera les esprits pour sa force de proposition, cela ne fait aucun doute. Il est question ici d’un pur film de cinéma, où les images, les textures et le son ont une place centrale. Nope est une œuvre qui parle de cinéma, de notre rapport aux images et de punition divine.