Quand le slogan est trop fou, il y a un loup...

Quand un jour un de vos amis vous propose, j'ai un film à te montrer apparemment il est au top, un des meilleurs films d'horreurs, "un film qui fait tellement peur que personne n’arrive à le terminer " (vrai slogan du film selon un article) : sincèrement dites lui que vous avez piscine.

Du coup on a découvert ce film pleine soirée, lumière éteinte histoire d’être bien au taquet de l'ambiance devant ce found footage dont au début on peut se demander si ce n'est pas un vrai documentaire (puisque le plot du film se base sur le documentaire d'un journaliste du paranormal, qui enquêtait sur un phénomène paranormal dont on apprend au début du film qu'il a disparu, mais qu'il a réussi à transmettre sa dernière cassette (et au vu de la fin du film je me demande bien "comment il a pu faire", mais ça fait parti pour moi de la flopée d'incohérence du film qui m'a pas permis de rentrer dans ce film tant je ne trouvais pas l'enchainement cohérent.

Alors peut être que c'est moi qui n'a pas tout compris, mais je trouve l'histoire mal foutue pour être aussi crédible que le réalisateur aurait aimé nous faire croire. Pour moi la crédibilité est une chose essentielle pour être pris aux tripes/en frayeur par un film (c'est pour ça que Ringu reste un de mes must have du genre)

Ca commence par ce personnage du médium trop grandiloquent, gesticulant dans tous les sens avec sa tenue en aluminium, voyant des choses que ne voient pas les autres, semblant avoir un coup d'avance sur tout le monde quant à ce mystère, mais qui ne semble pas vouloir bouger son cul contre ou au moins avertir clairement les autres de ce qu'il en retourne (et je crois que le manque d'explication de la personne la plus "éclairée" du film en dit beaucoup sur le fait que "ta gueule, ne cherches pas à comprendre les choses, acceptes les comme elles sont") et le personnage de la "mère" n'est pas plus subtile.

On sent les inspirations du genre et on sent également la bonne volonté du réalisateur à essayer de nous faire angoisser avec certaines séquences et mécaniques tentant d'installer une ambiance angoissante, de nous faire stresser, mais pour la plupart du temps ça reste des ficelles trop grosses dont on a du mal à croire la crédibilité (encore une fois) : les moments de possession de Marika (il possède combien de personnes ce démon dans le film et parfois en même temps ? Le manque d’explication du comment et du pourquoi est clairement un soucis à cette cohérence/crédibilité), les différents meurtres/suicides (par contre le démon ne s’occupe pas de la seule personne qui a chez lui le rouleau dont a besoin le journaliste pour être éclairer sur tout le mystère du Kagutaba et par conséquent arriver à faire avancer son enquête: sacré coup de bol ça !)

Il y a aussi un soucis de rythme : l’enquête patine pendant un long moment avant de s'emballer tout à coup parce qu'on est quand même avancé dans le film et qu'il est temps d’accélérer donc bon tout à coup tous les indices s'éclairent pour le journaliste.
Le pire étant que ce rythme n'est pas pour nous laisser dans un brouillard/mystère angoissant, car on peut comprendre rapidement la finalité du film dès les 15/20 premières minutes du fait des grosses ficelles.

Et le twist final du film en est symptomatique de ça, on le voit venir à des kilomètres à la ronde, c'est limite si on nous l'annonce pas depuis un bout de temps à l'aide d'un grand bandeau multicolore et brillant en bas de l'écran (je voudrais bien savoir qui s'est exclamé sincèrement "ouah je m'y attendais pas")

Enfin bref ce film n'est pas mauvais, non il y clairement bien pire dans le genre du cinéma d'horreur, mais quand je vois l'enthousiasme des critiques dithyrambiques, je m'attendais vraiment à du bien plus lourd, de la maitrise totale de son scénario notamment et éviter les classiques éculés "grosses ficelles". Là je reste clairement sur ma fin et l'impression qu'on aurait du passer ses 2h à faire autre chose.