Oubliez le récit héroïque, les dieux, les cyclopes, les sirènes et toutes les créatures mythiques.
Sans dieux ni monstres pour l’accompagner, Ulysse se trouve seul face à un monde qui vit et bouge autour de lui. La nature devient un guide muet, à la fois douce et impitoyable. Les mers et les vents, comme des consciences vivantes, palpitent autour de lui, écho de ses peurs, de ses désirs et de ses espoirs. Chaque pierre, chaque éclat de lumière, chaque souffle d’air semble retenir un secret, et Ulysse semble ne pas avancer : il est comme traversé par le monde, écho de son errance intérieure.
Dans Nostos, la nature devient langage et le voyage, introspection. Chaque plan, chaque mouvement, chaque lumière raconte autant qu’un récit : le retour n’est plus un lieu, mais une révélation intime, fragile et précieuse.
On parvient néanmoins à faire les liens avec l’œuvre d’Homère : les motifs de l’errance, de la tentation, du courage et du retour se retrouvent, mais transposés dans un univers silencieux et sensoriel où chaque élément devient symbole et guide.
On peut presque comparer Nostos à une expérience méditative : la lenteur des images, la lumière, le vent et la mer invitent à l’écoute et à la contemplation. On finit par comprendre Ulysse, ressentir ses peurs, ses désirs, sa solitude, et partager avec lui ce voyage intérieur, où chaque instant révèle la beauté, la fragilité et la profondeur de l’existence.