Alors OK, "Oblivion" ne brille pas par l'originalité de son propos (mais qui, à part "Cloud Atlas" l'a fait cette année ?) Il n'en reste pas moins une chose qui est pour moi loin d'être négligeable, c'est que ce Joseph Kosinski est quand même un sacré maître plasticien, qu'il s'agisse aussi bien de sa conception de l'image, du montage ou de l'habillage sonore. D'ailleurs, si le propos est basique, il a au moins le mérite de faire dans l'épuré et ainsi mieux laisser la vedette à tout ce qui lui permet de créer un univers. Chaque plan est truffé d'inventivité visuelle ; l'effet d’intrigue – même si il pompe beaucoup à "Moon" - a au moins le mérite d'être huilé et efficace (même s'il n'est parfois pas toujours cohérent avec lui-même) ; et enfin – the last but not the least – la B.O. de M83 est juste à tomber (après Daft Punk et M83, qui sera le prochain génie de l'électro Made In France à signer une B.O. de l'ami Joseph ? Kavinsky ? J'achète tout de suite !) Pour moi, elle est donc là, la force de cet "Oblivion" : elle est dans la création d'un univers de sensations, et non dans l'énumération d'un propos qui fait sens. Ceux qui sont esclaves du verbe s'en mordront les doigts, je le conçois... Mais... HEY ! C'est du cinéma non ? Alors qu'on ne crache pas sur ceux qui construisent leur monde autour de l'image et du son...