Tu vas pas rester tout seul dans ce bois !

Une image dégueulasse (Super 8 oblige), un son pourrave (spécialité made in France), une musique kitchissime, des actrices au charisme de limace hypertrophiée, des acteurs de la même envergure, un scénario poubelle, y'a pas à chier, je suis parti pour une soirée Nanar là!


Ne bougez pas N.G Mount s'occupe de tout! Ca sonne bien, ça, N.G Mount! Mieux que Norbert Moutier en tout cas! Oui, le gars semblerait avoir tendance à américaniser ses oeuvres! C'est pas un fainéant le type : il écrit, produit, joue ( Ogroff...c'est lui!) et réalise! C'est pas un peu beaucoup pour un seul homme?! Oui mais le mec il aime le cinéma! Je vais pas vous retracer sa vie (Wiki ou l'excellent Nanarland vous seront bien plus utiles que votre humble serviteur....puis de toute façon vous n'en avez probablement rien à carrer de ce monsieur d'ailleurs). Sachez juste que c'est un comptable à la base, qu'il finit par créer des fanzines concernant les BD introuvables et le cinéma bis bien sûr. Il finira par faire une petite carrière de réalisateur dont le point de départ est donc Orgoff!


Orgoff, c'est pas vraiment le mec qu'on va inviter pour passer une soirée sympa! Déjà, il sort pas du domaine forestier d'Orléans, puis avec son masque, il pourrait faire peur aux enfants en plus d'avoir un hygiène que je suppose plus que douteuse! Pas sûr non plus que le monsieur sache contrôler ses petites poussées de testostérone après quelques années à masturber sa hache (je parle ici de l'outil, pas de confusion salace svp, et c'est véridique!)! Une soirée entre couilles à griller des saucisses dans les bois alors? Ouais, mais non parce qu'en fait son passe temps à Ogroff, il consiste à massacrer tout ce qu'il bouge! C'est marqué sur la jaquette en plus!


Nous sommes donc en présence d'un slasher movie régional à la française! Avec tout le tralala habituel et même plus encore tant le scénario part en cacahuètes!
La nana toute mignonne qui se fait courser (classique certes, mais quand la poursuite est aussi interminable qu'une traversée de terrain de foot par Olivier Atton, c'est dire qu'on a large le temps de piquer un petit roupillon), la même donzelle un peu gourdasse qui ne trouve rien de mieux que d'avoir envie de rentrer dans l'antre de la bête, des arrachages de membres en tout genre...bref rien que du classique....Oui, mais ajoutez-y le fait qu' en deux temps trois mouvements, Ogroff se trouve une petite fiancée (alerte syndrome de stockholm accéléré....remarque c'est bien connu que les plus célèbres serial killers passent leur temps en prison à recevoir des lettres d'amour quand ce n'est pas des petites culottes...), que débarquent on ne sait trop pourquoi des zombies et qu'enfin apparait en guest, un vampire (joué par Howard Vernon qui possède une petite carrière honnête tout de même) ?! Conclusion : le domaine forestier du Loiret craint un max!


Alors je veux bien que ce soit un film de passionné et d'amoureux du cinéma (je ne mets aucunement en doute la dévotion de Mr Moutier, il en faut des comme lui), je comprends parfaitement que ce soit un film fauché réalisé avec l'aide de potes (principalement la communauté bisseuse de l'époque car Monsieur a des contacts), mais cela n'excuse pas tout! Il y avait moyen de faire tellement mieux, ne serait-ce qu'en s'appliquant à proposer un scénario crédible et qui se tient et non pas en faisant partouzer les multiples références des films d'horreurs. A celà s'ajoute un montage désastreux où on ne sait plus où en est l'action, passant du jour à la nuit au jour dans la même scène, une quasi absence de dialogue, des bruitages réalisées par Rodriguez Père et fils, des scènes d'actions pathétiques (notamment un duel tronçonneuse versus hache qui ferait passer les combats de Rocky Balboa pour réalistes)....C'est dommage, car il y a de bonnes idées par moment, vite gâchées par la suite. Il se dégage, par exemple, une atmosphère assez glauque, dérangeante et malsaine mais je ne saurais dire si c'est voulu ou si c'est le fait du hasard d'un montage fait avec les pieds.


Ce qui me dérange le plus, c'est le côté premier degré qui transpire tout le film, aucun moment d'humour, d'autodérision ou de fun qui aurait un peu comblé une absence de rythme certaine. Alors oui, se démerder pour faire des films comme on peut c'est bien, mais ne pas se prendre trop au sérieux c'est mieux!
Bref, un film réservé aux passionnés hardcores des séries Z!

Kowalski

Écrit par

Critique lue 460 fois

5
3

D'autres avis sur Ogroff

Ogroff
doc_ki
5

tu t'es vu quand t'as bu Ogroff ?

Bonjour et bienvenue dans ma critique de Ogroff, le premier film avec un psychopathe flou. Je cherchais depuis un certain temps un ovni cinématographique..entre ''partie de chasse en sologne'' et...

le 15 juil. 2020

11 j'aime

3

Ogroff
Kowalski
3

Tu vas pas rester tout seul dans ce bois !

Une image dégueulasse (Super 8 oblige), un son pourrave (spécialité made in France), une musique kitchissime, des actrices au charisme de limace hypertrophiée, des acteurs de la même envergure, un...

le 23 nov. 2015

5 j'aime

3

Ogroff
Claire-Magenta
8

Critique de Ogroff par Claire Magenta

Présenté en avant-première mondiale lors de la première édition du festival du Super 8 organisé par la revue Mad Movies à Paris en 1983, le film Ogroff jouit depuis cette date d'un culte, certes...

le 28 janv. 2017

2 j'aime

Du même critique

Charlie Hebdo
Kowalski
10

Vous allez finir par vous aimer les uns les autres, bordel de merde!

Les avis c'est comme les trous du cul, tout le monde en a un! Et un fois n'est pas coutume, je sors de ma réserve habituelle sur tout sujet concernant l'actualité politique et la marche du monde...

le 8 janv. 2015

136 j'aime

62

Pusher II - Du sang sur les mains
Kowalski
9

Tuer le père!

Deuxième volet de la trilogie, "Du sang sur les mains" arrive à se hisser au niveau de Pusher, ce qui n'était pas une mince affaire. Ce coup-ci, on suit Tony (oui oui, celui qui avait...

le 15 sept. 2012

81 j'aime

16

L'Inspecteur Harry
Kowalski
8

Scorpio , Harry, même combat?!

Le voilà donc, l'objet du délit! Ce film qui, bien aidé par la plume redoutable de la journaliste Pauline Kael, fait passer Eastwood de héros de l'ouest à jeune con violent, réac et même carrément...

le 8 mai 2013

79 j'aime

15