Les films de super-héros ou de surhommes commencent à vous gonfler ? Vous en avez marre de Captain America, Iron Man et consort ? Vous aimez Stan Lee mais il finit par vous sortir des orbites ? Alors Les Gardiens de.... Euh non... C'est pas ça... Alors On l'appelle Jeeg Robot saura vous offrir ce vent frais, cette douce brise que le genre conservait précieusement sous ses draps. Suivant les traces de son Incassable grand frère, Jeeg Robot relance la machine des super-héros d'une manière on ne peut plus inattendue et devenue depuis trop longtemps inespérée.


On y suit un voleur italien à la petite semaine qui, lors d'une fuite face à la police, finit malencontreusement par plonger dans le fleuve du Tibre. Une fois la police hors de ses trousses, il perce un bidon d'un étrange produit dans l'eau qui aura des effets particulièrement improbables sur son organisme. C'est lorsqu'il prend conscience de ses nouvelles capacités que la vie commence à lui choisir un nouveau destin.


Jeeg Robot offre donc une histoire particulièrement ingénieuse au point de se demander pourquoi il a fallut attendre si longtemps avant d'avoir une telle vision de l'héroïsme. Contrairement à des films comme Kick Ass et Chronicle, où les protagonistes acquièrent cette nouvelle responsabilité tout juste à l'entrée vers l'âge adulte ; ou contrairement à tous ces films de super-héros DC ou Marvel, où c'est une éternelle lutte entre le bien et le mal, Enzo (le héros de l'histoire) semble quasiment indifférent face à cette nouvelle acquisition malgré son âge adulte confirmé. Peu lui importe de sauver la veuve et l'orphelin et peu lui chaux de dominer le monde si tant est qu'il ait l'argent pour s'acheter les crèmes dessert à la vanille qu'il apprécie tant. En effet, peu de scénarios évoquent l'éventualité que le nouveau héros ne soit ni un démon en puissance, ni n'ai le courage de devenir quelqu'un qu'il n'est pas simplement avec cette capacité. Ceci offre une toute nouvelle perspective de l'héroïsme jusqu'à le redéfinir. C'est l'homme qui définit le héros, et celui-ci n'est pas foncièrement méchant avec l'intention de dominer le monde ou profondément juste avec la volonté de combattre tous les criminels, il existe une sorte d'entre deux où l'indifférence et la simple volonté de vivre sa vie existent. Ses rencontres et ses relations l'amèneront fatalement à faire des choix et prendre des décisions sur ses futurs agissements, et le pousseront donc vers une maturité qu'il n'avait pas jusque là, mais sa mentalité de départ l'éloignent irrémédiablement d'une potentielle nature de super-héros.


En cela, le scénario est très intéressant car nous sommes face à une personne qui évolue bien loin des standards de la bonne conduite avec ses propres règles, ses propres soucis et surtout son unique volonté. Jeeg Robot est évidemment une référence à l'auteur Gô Nagai, plus connu en France pour sa création Goldorak. On ressent nettement l'influence de la pop culture et principalement japonaise, notamment dans les scènes d'action très brutes, très crues et particulièrement claires dans leurs intentions. Malgré un budget modeste, le réalisateur parvient à y associer tout ce qu'il considère de bons ingrédients pour un cocktail vraiment savoureux. Sans tomber dans le divertissement pur ou n'hésitant pas à nous priver du cynisme détonnant dans la veine de Kick Ass, On l'appelle Jeeg Robot trouve non seulement sa place parmi la concurrence mais montre que le genre nous réserve encore de nombreuses surprises.


Pour une histoire beaucoup plus mature et sombre, la réalisation est particulièrement propre. Réalisé avec les conséquences du petit budget, le long métrage ne perd pas de son efficacité et offre un véritable bon moment de cinéma où l'on ne boudera certainement pas notre plaisir. Les erreurs et faux-pas sont présents, mais on appréciera également ces quelques défauts, notamment visuels, qui donnent également un charme inattendu à cette production.


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Notry
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le 3 févr. 2019

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