La nouvelle vs l'ancienne génération.
Celle des boomers coureurs de jupon, qui voient les femmes comme leur propriété, mauvais maris, et pères instables.
Et celle des nouveaux actifs new-yorkais, entrepreneurs à succès, fidèles à leur femme, papas bienveillants.
Dans cette comédie Sofia Copola veut montrer au vieux monde que la domination des hommes n'est pas une question de nature mais de culture, et que les choses peuvent changer.
De la génération de nos pères, nous n'avons plus qu'à lever les yeux au ciel, à la regarder avec une tendresse suffisante, et surtout à ne rien écouter de ce qu'elle nous dit. Et la les remplacer sans regret par la nouvelle, montre contre montre.
Ce qui est dommage c'est qu'on ne voit pas à quoi tient ce couple. À part que le mari n'est pas infidèle, il laisse sa femme se débrouiller seule tous les jours avec ses enfants en bas-âge, voyage à droite à gauche, loupe son anniversaire. Le happy ending tend à l'excuser, et finalement valide exactement le schéma classique de l'homme qui travaille et la femme qui s'occupe des enfants.
Dans ce New-York richissime et asceptisé, les personnages ne sont qu'ébauchés. En plus du mari cliché, le père pourrait tout aussi bien être un ange gardien/démon, qui pourrait n'exister que dans la tête de Laura. Il n'a pas d'autres traits de caractère que d'être ce bon vivant cynique qui emmène sa fille dans moults péripéties.
Un film donc paresseux, qui n'a pas pris la peine de réfléchir et envoie le message inverse de ce qu'il voulait défendre.