Après une sortie relativement anonyme dans les salles françaises (seulement 27 salles), voici qu'Ondine sort enfin en DVD. Malgré un intérêt prononcé pour le cinéma Irlandais, Ondine ne m'avait guère attiré, déjà à cause de son titre idiot, ainsi que la présence de Colin Farrell qui oscille trop fréquemment entre le bon et le mauvais, et pour finir car le synopsis me rappelait trop La Vouivre de Marcel Aymé.
Ayant finalement mis de côté mes à priori, j'ai plongé dans cette fable et ai découvert un film à l'écriture et à la réalisation intéressante.
Syracuse (Colin Farrell) est un pêcheur assez simple, ancien alcoolique, divorcé, et père d'une petite fille gravement malade. Un jour en mer, il attrapera dans ses filets une femme qu'il pensera être une selkie, une sorte de sirène issue du folklore Ecossais. Tout changera pour lui, cette mystérieuse invitée apportant un semblant d'espoir à cet homme vivant au jour le jour, et dont le seul rayon de soleil est sa fille.

Nous embarquant dans une Irlande profonde (péninsule de Beara), envoûtante par la beauté de ses paysages resplendissants et semblants sans fin, Ondine fait mouche, et malgré une atmosphère très spleen, passionne tout du long, nous faisant nous interroger sur la nature de cette sirène.
Colin Farrell réussit à se montrer convainquant, de même que le reste de la distribution, dont notamment Alicja Bachleda dans le rôle de la sirène, ainsi qu'un Stephen Rea (The Crying Game) qu'on a beaucoup de plaisir à voir dans ce rôle inattendu de curé, et pour finir Alison Barry, dans le rôle touchant d'une petite fille qui veut croire en cette sirène, exutoire lui permettant d'oublier sa maladie.
Mélangeant habillement mystère, drame et romance, Ondine s'avère être une oeuvre intéressante, se dévoilant progressivement, sans jamais trop nous en dire, afin de maintenir le suspense jusqu'à ses dernières minutes. D'ailleurs on reconnaîtra la patte de l'Irlandais Neil Jordan, connu pour ses différentes réalisations à succès, dont The Crying Game, Entretien avec un vampire ou encore Michael Collins.

Bref, Ondine est une pierre de plus à ajouter à l'édifice du cinéma de qualité Irlandais, et même si certains points (notamment la fin) auront tendance à quelque peu décevoir, l'ensemble va bien au delà des mystères à la Shyamalan aux finals (n'en déplaise à certains) toujours plus débiles.
Pour conclure, si vous aimez le calme côtier Irlandais et les histoires oscillant entre espoir, amour et mythe, il serait dommage de passer à côté de cette sympathique fable sur la rédemption.
Mention spéciale pour Alicja Bachleda, star en Pologne, parfaite dans son rôle de sirène, et dont le jeu et la beauté saisissante apportent beaucoup au mystère planant sur ce long-métrage.
SlashersHouse
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le 5 févr. 2011

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