Je vais écrire cette critique sans utiliser le mot vampire.... ah mince !

C'est dans un petit cinéma où l'on retrouve les pires sièges possibles ( on est assis tout bas et c'est limite si le siège devant toi est pas plus haut que le tien)( bon c'était le seul qui passait le film et qui acceptait la carte UGC) que j'ai enfin pu voir Only Lovers Left Alive, le nouveau film de Jim Jarmusch.
Jim Jarmusch que j'avais découvert grâce à son mystique Dead Man et qui m'avait littéralement transporté. J'espérais donc beaucoup revivre une si belle expérience avec ce film.

Et une fois que les lumières se sont éteintes, la magie a de suite opérée. Cette introduction,sur fond de rock déchirant qui n'a rien a envié à la magnifique BO de Neil Young pour Dead Man, où la caméra de Jarmusch tourbillonne au-dessus de ces deux personnages, à des milliers de kilomètres l'un de l'autre, mais pourtant parfaitement connecté.
Elle c'est Eve, la littéraire qui vit à Tanger, elle qui ne dit pas "Coyote" mais Canis Latrans, qui s'approvisionne chez Kit, celui qui aurait écrit Hamlet, elle qui est mélancolique, tout comme lui.
Lui, c'est Adam, le zicos marginal, qui vit dans une maison délabré à Detroit, qui composait des musiques funèbres pour Schubert, et qui déteste les zombies, sauf Ian.

On suit les pérégrinations de ces deux êtres connectés dans la ville de Detroit. Ces deux êtres intemporels dans une ville fantôme, une ville où l'un de ces plus beaux théâtres à été transformés en parking. Ces deux êtres errent la nuit, emmené par la voiture d'Adam. Tout va bien pour eux. Ils sont enfin réunis après une si longue séparation, mais pourtant ils ne sont pas joyeux.

Arrive plus tard, Ava, la petite soeur d'Eve, une jeune fougueuse, heureuse de vivre, complètement à l'opposé d'Adam. Adam qui d'ailleurs ne l'apprécie pas, elle vient troublé son calme. Elle les emmène au milieu des zombies, et commet l'irréparable.

Les deux êtres retournent alors à Tanger, alors qu'ils sont à la fin de leur vie, ils la voient arrivé, d'autant plus lors de leurs ultime rencontre avec Kit, qui ne peut plus s'abreuver chez cet excellent docteur français.
Les deux êtres pour survivre doivent alors retourner à leur instinct basique, même si cela fait tellement 15ème siècle.

Only Lovers Left Alive, c'est un film à l'ambiance mélancolique, et romantique. On retrouve la patte de Jarmusch. Le fantôme de l'ancienne ville prospère qu'était Detroit projette son ombre sur chaque mur, tout comme l'inquiète Tanger où des inconnus vous interpellent au détour d'une ruelle sombre.
Le couple formé par Tilda Swinton et Tom Hiddleston est un grand plus, ils sont juste parfaits, on ressent à merveille l'alchimie entre ces deux êtres, et on se laisse guider, on les suit dans leurs tourments. Les seconds rôles ne sont pas en reste, Mia Wasikowska est sublime en petite trublionne qui vient perturber la bulle d'Eve et Adam, qui apporte un rayon de soleil dans cet univers sombre. John Hurt dans son rôle d'érudit est touchant.
Mais même si la mort est omniprésente dans le film, nous avons quand même le droit à de savoureuses petites scènes qui apportent une touche d'humour, comme les scènes d'approvisionnement de sang entre Adam et le personnage de Jeffrey Wright, ou encore par le personnage de Ian, totalement paumé dans ce monde.
La BO est une nouvelle fois parfaitement réussi est reflète cette noirceur, à coup de guitare criante (guitares dont on voit de fabuleux modèles aux débuts du film). Cette musique funeste qu'Adam compose dans sa maison, et qu'il ne veut partager.

Only Lovers Left Alive est donc une réussite en tout point que cela soit au niveau de l'atmosphère, de ces personnages, de sa réalisation, mais malheureusement ne fera pas l'unanimité.

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le 5 mars 2014

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Bondmax

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