Opération Goldman navigue dans les eaux bisseuses de l'eurospy et de tous ses clichés : Harry Sennet, la tête de gland en chef, se comporte avec toute femme qu'il croise comme s'il était dans un lupanar en open bar (certificat metoo ne passera jamais par moi) et sort son chéquier dès qu'il croise un adversaire pour tenter de le corrompre avec l'argent du contribuable (méthode officielle qui lui vaut le titre du film). Lancé à l'assaut de la base sous-marine d'un énième wanabee dirigeant mondial tremblez face à la puissance de mes lasers lunaires, il a la chance de n'affronter que des sbires grimés en sous-Diabolik (même quand ils portent un tablier et un casque de soudure) qui s'effondrent assommés au moindre pet de mouche.


Le plus fort, c'est que notre super espion n'est censé être que le lieutenant de la capitaine de sa section spéciale, Ursula Parker, une ébauche de girl power qui retombe aussi sec alors qu'on comprend qu'on ne verra jamais à l'écran ses mérites tant vantés d'agent de choc (elle aurait habilement cassé des têtes de Chinois, dixit l'état-major) ; la pauvre se résume rapidement à n'être que la jolie brune en détresse à qui on roule une galoche à peine sortie de la panade (voire souvent quand elle est encore dedans).


Antonio Margheriti se désintéresse de son scénario, auquel on ne bitte rien durant une bonne partie du film, au profit de sympathiques plans maquettes, dont la fameuse base sous-marine qu'il détruira à coups d'effluves de lave (en vrai, une sorte de purée de groseille bien trop liquide), donnant à Opération Goldman un aspect de naïveté enfantine rigolote. La scène de course-poursuite en voiture/voiturette selon les plans de raccord est hilarante, d'autant que Harry en fait des caisses en pilote survolté, grimaçant et tournant son volant dans tous les sens alors que le fond de défilement est bien entendu fixe. Faut également le voir voler un véhicule aux méchants pour s'écraser tout seul 10 mètres plus loin dans une pile de caisse de bières. De là à y voir un message caché sur les conditions de tournage...


La copie du DVD Artus fait un peu fatiguée mais rien qui choque trop pour ce genre de série B des 60's. L'interview de Alain Petit permet d'éclairer avec gourmandise la carrière éclectique mais sans grande gloire de Anthony Eisley.

Créée

le 30 mars 2021

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