Label provoc
Pour les amateurs de l’agent le plus beauf de France, le retour aux affaires ne pouvait que réjouir, et il n’y avait pas trop à craindre de voir Nicolas Bedos prendre le relai de Michel Hazanivicius...
le 4 août 2021
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102eme film de l'année et découverte de ce 3eme volet de notre espion à nous un peu à mi chemin en un Bond et un Austin Power de l'époque, j'ai lui donné une chance mais ce n'est à priori pas mon délire.
On retrouve en 1981, le très cher Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS 117, pour de nouvelles aventures. Pour cette nouvelle mission, plus délicate, plus périlleuse et plus torride que jamais, il est contraint de faire équipe avec un jeune collègue, le prometteur OSS 1001.
N'ayant jamais été attiré par cette franchise avec son humour assez pince sans rire que je qualifierais d'un regard légèrement condescendant un peu du genre de "petit malin bobo parisien des beaux quartiers se faisant vaguement subversif", je me suis décidé à surmonter mes préjugés et aller au delà de mes apriori pour découvrir cette saga qui tant plébiscitée avec l'autre blockbuster français de cet été Kaamelott, qui à eux deux sont censés drainer les foules et sauver la situation morose de salle qui perdure depuis quelques temps maintenant.
Alors, c'est à peu près cela à quoi je m'attendais concernant l'humour et les personnages, tous plus dans la caricature grotesque recherchée par le même scénariste durant l'intégralité de la saga tout en semblant correspondre aux divers extraits et citations que j'ai vus à propos des épisodes précédents de la saga sans toutefois atteindre selon moi une créativité produisant certaines phrases ou moments cultes pour les fans de la première et qui font leurs petits effets même sur un public néophyte dont je fais parti ("Jaime me beurrer la biscotte" ,"Tu n'es pas seulement un lâche mais aussi un traitre comme ta petite taille le laissait deviner !", "Tous les allemands ne sont pas Nazis ! – Oui, je connais cette théorie",...)
L'ADN n'est donc pas changé et ceux qui ont aimé avant ont probablement de grandes chances d'aimer celui-ci même si dans ma salle quasi-pleine, il n'y a pas eu de rires, à peine quelques soufflements de nez approbateurs (les effets du pass sanitaire se faisant moins sentir sur la fréquentation apparemment et tant mieux) à contrario de ma séance de Kaamelott par exemple.
L'histoire en elle-même est rocambolesque et varie bien les moments d'aventure, de pastiches et de saillies faisant plus ou surtout moins mouche (néanmoins pas mal des ses scènes à caractère humoristique ont aussi été montrées dans la campagne promotionnelle du métrage rendant de facto l'ensemble moins impactant), le rythme de narration étant assez bizarre, notamment avec une fin qui semble prématurément rushé par rapport au tempo lent durant la très grande majorité du film.
Dans cet opus, l'auteur ayant bien conscience qu'un tel personnage caricaturant tous les travers des personnages de roman d'espionnage à la James Bond (macho, sexiste, racisme, bas du front,...) où donc le spectateur s'amusait de lui à ses dépens des inepties qu'il disait voire faisait, était moralement accepté sur le ton de l'humour avant mais qu'il convenait de nos jours d'apporter encore un peu plus de distance avec ce personnage décalé quitte à forcer parfois le trait afin de montrer son inadéquation avec le temps voire même faire passer par moment certains messages politiques plus ou moins bien amenés, ce qui pourra possiblement déplaire.
Au niveau des personnages, ils sont dans la droite lignée de l'univers crée par le scénariste et sont par conséquent dans la caricature pour forcer l'humour et pas vraiment développé, le personnage d'Hubert s'accaparant la quasi totalité du récit.
Le casting faisant le job avec la partition qu'il lui ai donné et concernant la star du métrage, il est clair que Dujardin adore ce personnage qu'il arrive pleinement à lui donner corps et une âme, il est fait pour ce rôle.
Niney est toujours bien comme souvent avec lui et c'est un plaisir de le voir dans une comédie de ce genre.
Au niveau visuel, je suis assez partagé. En effet, il y a de beaux paysages, diversifié avec des décors retranscrivant parfaitement l'époque et le lieu de l'action, Devos s'amusant aussi à prendre les codes des films des années 80 mais aussi à des égards la façon de filmer de cette époque.
Cependant, certaines séquences et incrustations font ultra cheap (peut être de manière exprès dans un but humoristique) voire étrange dans le cas du grain de l'image salie artificiellement car la caméra est probablement numérique pour une question de cout (pour donner un aspect pellicule à l'ancienne).
En effet, j'ai eu l'impression par moment que l'image changeait grandement d'aspect général d'un plan à un autre même si cela reste du pinaillage.
Au niveau sonore, c'est bon aussi.
Au final, c'est globalement convenable pour une personne aimant déjà cet univers même si cela me semble d'après les retours de ma salle moins bon qu'avant, en ce qui me concerne, je n'ai personnellement pas vraiment aussi apprécié le film à sa juste valeur, n'étant pas déjà fan du genre et de son humour clivant même si je n'ai pas passé un mauvais moment devant.
Je ne saurais dire si Bedos a perverti la licence ne l'a connaissant pas de prime abord mais la personnalité du réal semble coller avec ce qui est recherché ici.
Remarque gratuite, si Bedos pouvait un peu moins l'ouvrir en évitant ainsi de sortir des inepties totalement hors sol repulsant une bonne partie d'une audience et se concentrer uniquement sur son art qu'il semble d'après les retours public et critiques assez bien maitrisez, ce serait un plus pour tous le monde.
A découvrir pour les fans.
.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Film vu en 2021 et Films Vus en Salle en 2021! La délivrance!!
Créée
le 9 août 2021
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14 commentaires
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