Parfois, il faut savoir se détendre devant un bon film. Et dans ce genre de situation, quoi de mieux qu'une bonne petite comédie bien franchouillarde? OSS 117, Le Caire nid d'espions, aurai-je envie de vous répondre. Et j'aurai raison, parce que cette parodie des films d'espionnage des années 60, et qui en est aussi un vibrant hommage, est un excellent divertissement et l'un des meilleurs films humoristiques que la France ait connu ces dernières années, bien loin devant les "Chti's" et autres comédies populaires de Dany Boon ou de tout autre réalisateur dénué du talent nécessaire pour insuffler à son oeuvre une vie et un souffle dignes de ceux de ce long-métrage, loin, très loin d'être mauvais.


Pour tout vous dire, il est excellent. Mais vraiment hein, et pour une fois, je peux dire d'une comédie qu'elle possède une mise en scène recherchée. Non parce qu'il faudrait être aveugle ou myope sans lunettes pour ne pas voir que la réalisation est d'excellente facture, très proche de celle des ricains (auquel elle rend un vibrant hommage, approfondi dans la suite, Rio ne répond plus) et extrêmement imaginative, faîte de références et d'hommages, d'effets kitchs et rétros, qui offrent au tout un côté ancien et aimant tout à fait inédits et rafraichissants.


Parce que vous l'aurez compris, "OSS 117, le Caire nid d'espions", c'est bien plus que le remake d'une série de pastiches des mythiques "James Bond", c'est notre espion charismatique français à nous, si vous préférez, une sorte de monument national depuis que Dujardin l'a repris en main, avec le talent et la sincérité qu'on lui connaît.


Et de la même façon qu'OSS 117 est une réflexion sur l'après-guerre et les conséquences de l'expansionnisme occidental sur le monde, c'est surtout un hommage brûlant au cinéma d'espionnage des années 50-60, que les plus pointilleux et observateurs remarqueront par des détails disséminés avec parcimonie, à l'image de plans de caméra référencés, de musiques excellentes mais visiblement inspirées de nombreuses autres plus anciennes, de ce grain d'image qui dégouline l'ancienneté et sent les années 50-60 à cinq mètres, de ces fonds verts qui tremblent, de ces voitures qu'on conduit en tournant le volant n'importe comment, ou des poses forcées, tellement répétées qu'Hazanavicius parvient à leur retirer toute leur logique.


Car oui, ce film est énormément rétro, comme le prouve la scène d'introduction, censée se passer dans les années 40, lors de la Seconde Guerre Mondiale, entièrement tournée en noir et blanc. Et pour mieux passer, Jean Dujardin a même changé son jeu d'acteur pour faire plus old school! Non parce que le rire qu'il emploie tout le temps est terriblement rétro et forcé, à tel point qu'on se croirait réellement dans un film des Trente Glorieuses.


De quoi allons nous parler à présent, vous demandez-vous surement? De la chose la plus évidente qui soit : son humour. Et là, je vais épiloguer, c'est de l'énorme, du fin, du génial, du délirant, du très drôle, que dire d'autre? Pas grand chose, je pense. Les répliques sont délirantes et complètement stupides, mais dans le bon sens, celui qui fait qu'elles nous font rire comme jamais.


Non parce que les répliques complètement idiotes qu’envoie Hubert Bonisseur de la Bath à tout bout de champ et les feintes qu'il nous fait (la réflexion sur la voiture qui file en début de film est fantastique) feront qu'on rira très souvent à gorge déployée, pour ne pas dire qu'on frôlera l'hilarité. Ce n'est qu'un infime détail, mais le générique d'introduction est génial, et sonne, de par sa musique et son esthétique, de la même manière que celui de n'importe lequel des "James Bond", le comique en plus.


Et derrière "OSS 117", contrairement à ce que certains pourraient penser, il s'y trouve un travail gigantesque, comme dans la plupart des films de l'excellent Hazanavicius. Et vous n'aurez qu'à voir la scène de l'aéroport ou encore celle du mambo pour comprendre que nombre d'entre elles sont cultissimes et très drôles. Et puis la connerie naturelle de notre héros est tellement drôle! Enfin une comédie française qui possède une mise en scène impeccable et irréprochable. Effet garanti, objectif réussi.

Créée

le 23 juin 2015

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FloBerne

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