Avant, je trouvais les comédies françaises insipides, pas drôles, tendant vers un quota de beaufitude à la minute trop important ; mais ça, c'était avant OSS 117.

Je ne connais que trop peu les films d'espionnages français des années 50/60, je n'ai pas non plus une connaissance parfaite des codes des James Bond ; mais quand même, on peut prendre son pied comme jamais avec une comédie comme celle-ci. Cela ne serait en fin de compte qu'un bonus d'apprécier le détournement du genre au profit des cabotinages de Dujardin.
Mais du point de vue du spectateur lambda qui aime les gags à différents degrés, ce premier opus de la saga OSS est un vrai régal. Entre les trucages d'un autre temps, l'intrigue qui pourrait sortir d'un obscur polar méconnu des années 60 et l'aspect totalement délirant de certaines situations, il y a de quoi avoir son compte !
On s'amuse grandement à suivre les aventures de Hubert Bonisseur de La Bath, seule source encore vivace d'un humour raciste complètement assumé, franco-centré et réactionnaire, et totalement hilarant dans chacune de ses répliques. On appréciera les quelques répliques savoureuses sur les civilisations arabo-musulmanes rabaissées plus bas que terre dans une insouciance juvénile, ou encore la certitude pour De La Bath que l'Empire colonial français survivra aux troubles d'Afrique du nord... A côté de ça, Hazanavicius crée son petit monde, fort bien ficelé, où nazis, soviétiques et services secrets français se font passer pour des éleveurs cairotes afin de mener à bien leurs magouilles le plus secrètement du monde, où les Belges sont totalement ailleurs pendant la plupart des moments dramatiques (François Damiens est juste génial dans son rôle), et où la France reste confiante dans son assise internationale (la mission en Iran, où les Occidentaux sont toujours "bien" accueillis selon le boss de De La Bath...).
OSS 117 est aussi le genre de film dont on peut ressortir les répliques vingt fois dans la même journée inlassablement et en en trouvant toujours une nouvelle qui avait été oubliée et qui déclenche souvent l'hilarité générale.

En clair, c'est une réussite qui fait plaisir à voir, car les différents degrés de lecture peuvent convenir à tout le monde, et que Hazanavicius réussit là une comédie fine, élégante, impeccablement maitrisée et savamment rendue à l'écran. Chapeau.
Pariston
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le 20 févr. 2012

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Pariston

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