On connaît Sean Connery, qui a récemment fêté ses 87 ans, pour ses rôles dans six films de la franchise James Bond, celui d’un moine dans Le Nom de la Rose, celui du père d’Indiana Jones dans Indiana Jones et la Dernière Croisade, ou encore celui d’un ancien espion dans Rock aux côtés de Nicolas Cage. Autant dire des rôles très variés, qui témoignent d’une filmographie prolifique qui ne manque pas de cacher quelques films plus confidentiels parmi lesquels figurent entre autres Outland, loin de la Terre.


En 1981, Sean Connery a déjà eu une carrière bien remplie et compte déjà de nombreux tours de circuit. La science-fiction n’est pas un genre qui lui est étranger, puisqu’il l’a déjà expérimenté dans l’on ne peut plus singulier Zardoz de John Boorman, arborant une tenue et une moustache inoubliables. Cette fois, le kitsch part aux oubliettes dans un huis clos plus crasseux et sombre où Sean incarne un marshall de police missionné sur Io, un satellite de Jupiter où a été installée une colonie minière.


De manière plus ou moins lointaine, l’atmosphère d’Outland, loin de la Terre a tendance à rappeler celle du futur Blade Runner, par son côté gris, métallique et anxiogène. Ensuite, toute forme de comparaison s’arrête là, puisqu’Outland, loin de la Terre ne nourrit pas les mêmes ambitions que le film de Ridley Scott. Dans un style beaucoup plus sobre et des moyens plus modestes, le film de Peter Hyams se présente davantage comme un mélange des genres, entre policier, action, science-fiction et même western (on établit généralement beaucoup de similitudes avec Le train sifflera trois fois), jusqu’à faire d’Outland, loin de la Terre ce que l’on pourrait qualifier de western spatial ou de space western.


Le personnage campé par Sean Connery fait écho à ceux que Clint Eastwood met en scène dans L’Homme des hautes plaines ou Pale Rider, c’est à dire des justiciers intègres pour lesquels le devoir est la priorité, et qui viennent perturber les organisations de malfaiteurs qui sévissent sur place. Les codes du western sont d’ailleurs respectés, à travers les affrontements plus ou moins réguliers entre le héros et les antagonistes, les provocations, les menaces et l’atmosphère très primitive et sauvage qui habite le film. Sur ce point, Peter Hyams réussit bien son pari pour donner un véritable intérêt au film.


Dans l’ensemble, Outland, loin de la Terre reste un film tout à fait classique, sans réelle surprise ni véritable fulgurance qui lui permette de surpasser son statut de bonne Série B. C’est un film qui se suit avec un intérêt certain, que l’on est content d’avoir vu, sans que celui-ci ne devienne un véritable pilier dans une cinéphilie. Sean fait le travail, on va d’un point A à un point B, le mélange des genres opère bien, il n’y a pas de véritable faux-pas, Outland, loin de la Terre est donc tout de même un bon film qui mérite que vous lui accordiez du temps quand l’occasion se présente.

JKDZ29
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le 30 août 2017

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