Pandorum
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Pandorum

Film de Christian Alvart (2009)

Dans l'espace, on ne vous entendra toujours pas crier

Un vaisseau, qui part pour un voyage d'un siècle et demi, loin de la Terre, ravagée par les guerres pour les dernières sources d'énergie. A son bord, Bower se réveille. Amnésique suite à une cryogénisation un peu trop longue, il se rend bien vite compte que la situation, dans les couloirs de l'Elyseum, a bien changé.

Ce film, c'est un peu le résumé des travers et des gageures d'un film moderne qui veut absolument réussir : Là où il trouve sa force pour faire vivre une intrigue certes un brin convenue mais bien amenée, il échoue souvent sur des scènes inutiles et/ou convenues dont on aurait pu largement se passer. Ainsi, si Ben Foster est littéralement habité par son rôle et le joue avec la plus grande justesse, si Dennis Quaid montre sa gueule avec beaucoup de plaisir, j'ai eu plus de mal avec les autres seconds rôles. Ils sont peu, c'est d'autant plus regrettable, du coup, qu'ils ne parviennent pas à réellement convaincre. Si, encore, on pouvait pardonner à l'agriculteur asiatique, qui implique un pari intéressant dans l'esprit de survie (la barrière du langage), que dire de l'agile et sexy guerrière biologiste ? La nécessité d'un rôle à la Alice de Resident Evil ? Pourquoi ? L'intérêt du film repose résolument sur l'incapacité des personnages à lutter face aux créatures qui hantent le vaisseau. C'est d'autant plus vrai que l'on aurait pu se limiter à une seule des scènes de baston qui valent la peine, celle où nos courageux héros, forts de leur travail d'équipe, massacre littéralement un des monstres. Alors, le sadisme se partage mieux que les bons sentiments, non ?

Au-delà de la réflexion avortée sur l'interaction entre les personnages et les monstres, on remarque aussi un changement drastique et pas forcément du meilleur aloi dans le travail sur la photographie. Alors que le début du film se focalise sur un clair-obscur très intéressant, avec une lumière en couleur crue (la première apparition des créatures), le reste du long-métrage jouit d'une pleine lumière, sans plus de recherche dans l'obscurité. Là où le vaisseau aurait pu devenir un personnage à part entière par les zones d'ombre qu'il déploie autour des protagonistes, bien vite, il se résume à une enfilade de corridors, avec, au centre, une centrale nucléaire au bord de l'explosion. A nouveau, dommage.

En conclusion, le film est un peu à l'image de son méchant : on sent une bonne volonté, mais elle s'est tant usée qu'il en devient l'ombre de ce qu'il aurait pu être. Allez, un six, quand même, pour souligner les quelques bonnes idées qui émergent et espérer qu'un réalisateur pourra les porter à l'écran. Tiens, en parlant de monstre, si j'allais me remater The Thing !

Créée

le 4 janv. 2011

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