Des projets cinématographiques sur la figure fascinante et complexe de Pablo Escobar, ce n'est pas ça qui manquait, à commencer par celui imaginé par Oliver Stone. Alors que la plupart d'entre eux semblent avoir sombré dans les limbes (hormis la série Narcos produite par Netflix), c'est finalement l'acteur Andrea Di Stefano qui parvient à en faire le sujet de son premier film en tant que metteur en scène.


Attention toutefois car, si l'ombre du légendaire narcotrafiquant plane au-dessus du film, il n'en est qu'une partie, l'élément perturbateur (et déclencheur) du chemin de croix du véritable personnage principal de Paradise Lost, à savoir le petit ami de sa nièce. Une façon de traiter indirectement du bonhomme qui n'est pas neuve et qui a ses bons côtés, mais qui ici est synonyme de frustration.


Soyons francs, bien qu'interprété avec force et charisme par l'immense Benicio Del Toro, Pablo Escobar pourrait être remplacé par n'importe quel autre bad guy que cela ne changerai absolument pas le résultat final. Bien intentionné, Andrea Di Stefano n'aborde cependant son sujet que superficiellement, déroulant une intrigue convenue et prévisible.


Les images sont belles, la mise en scène, bien qu'impersonnelle, se défend plutôt pas mal, l'interprétation est impeccable (même si Josh Hutcherson, loin d'être mauvais, fait pâle figure face à Del Toro) mais Paradise Lost est loin d'être satisfaisant par rapport à son passionnant sujet, et reste un duel banal et un peu fade, bien que pas désagréable au demeurant.

Gand-Alf
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Instant cinéma 2015. et 2014.

Créée

le 15 sept. 2015

Critique lue 871 fois

13 j'aime

4 commentaires

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 871 fois

13
4

D'autres avis sur Paradise Lost

Paradise Lost
Gand-Alf
5

Mon oncle.

Des projets cinématographiques sur la figure fascinante et complexe de Pablo Escobar, ce n'est pas ça qui manquait, à commencer par celui imaginé par Oliver Stone. Alors que la plupart d'entre eux...

le 15 sept. 2015

13 j'aime

4

Paradise Lost
Fabrizio_Salina
5

La perte de l'innocence

Décidement, Del Toro va jouer toutes les grandes figures d'amérique latine du XX° siècle. Après ce film, impossible de ne pas se l'imaginer en Maradona bedonnant, barbu et coké enseveli sous des...

le 29 oct. 2014

12 j'aime

Paradise Lost
mymp
6

Pablo le héros

Ce paradis perdu, si cher à John Milton, c’est un bout de plage sauvage et paradisiaque en Colombie battu par les vagues et envahi d’une végétation exubérante. C’est là que Nick et son frère Dylan...

Par

le 3 nov. 2014

12 j'aime

5

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

268 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

208 j'aime

20