Après deux films américains, Bong Joon-ho revient sur sa terre natale et s'adjuge même la Palme d'or 2019, une première pour la Corée, eh oui The Host, Old Boy et Mademoiselle sont passés à côté. Soyons honnête, c'est amplement mérité, tant ce film est maîtrisé de bout en bout.
En terme de mise en scène, il avait déjà montré dans Snowpiercer sa polyvalence, puisque chaque wagon du train à droit à son ambiance propre ; ici il allie plans séquences, caméras épaules, plans fixes sur pied, ralentis stylisés avec une telle homogénéité que ça ne change aucunement l'ambiance générale du film. Bref, c'est merveilleusement parfait (oui je me lâche un peu)
J'ai toujours été impressionné par son écriture passant d'une émotion à l'autre ce qui crée de belles ruptures de ton à faire pâlir Shane Black, ce talent est de retour ici, on passe du rire, à la peur, de la peur à la tristesse, pour revenir au rire en un rien de temps. De plus, aucune scène n'est à jeter et je n'ai pas ressenti de moment de creux, ce qui est extrêmement rare.
Song Kang-ho, acteur récurrent des films de Bong est impeccable comme tous le reste du casting au passage. Mention spéciale à Jo Yeo-jeong impériale en femme de riche nunuche et un poil dépassée.
Bref, je vous cache pas que c'était extrêmement dur d'écrire sur ce film tant je l'aime. Je dirai même que j'ai assisté à ma meilleure séquence ciné depuis The Revenant.