Je ne dirais rien ou quasi rien sur ce que raconte Parasites car c’est réellement un film à vivre à appréhender sans à priori. C’est en effet le film d’un réalisateur qui maîtrise totalement son cinéma, c’est une démonstration de mise en scène de bout en bout. Une maîtrise totale qui lui permet de prendre des risques, par exemple avec ses ruptures de tons, on passe du rire à une tension extrême en quelques instants et de nombreuses autres émotions y passent car Bong Joon Ho fait dans le cinéma total. La thématique principale m’a beaucoup fait penser au récent Us de Jordan Peele, sur une lutte des classes qu’on nous dit disparue mais qui n’a peut être jamais été aussi vivace, aussi larvée. La distribution est elle aussi remarquable, les acteurs sont tous excellents avec en plus une révélation Park So Dam qui est époustouflante pour un de ses premiers rôles. Comme je le disais Bong Joon Ho a l’audace de prendre des risques et de déplaire par moment; ce qui fut mon cas devant certains rebondissements scenaristiques qui ne m’ont pas emballé mais la c’est à chacun de se faire son opinion et on ne peut lui reprocher. C’est du cinéma maîtrisé mais en aucun cas aseptisé. Ce n’est pas son meilleur film de mon point de vue mais c’est effectivement du grand cinéma.