Les hommes ne pleurent pas et ne parlent pas, ils se taisent et s’éloignent, loin de la civilisation et des semblables. Ils s’éloignent afin de ne plus revoir le reflet d’eux-mêmes, car les hommes détestent les miroirs. C’est l’histoire de celui qui a perdu la femme qu’il aime, alors il semble avoir tout perdu. C’est l’histoire d’un voyage dans les différentes contrées du Texas, mais c’est aussi le voyage d’une Amérique géante et désespérée, celle qui envahit l’humain et ne lui laisse plus aucune zone de sécurité, image si justement illustrée dans la scène du pont. Mais aussi, c’est un voyage intérieur, celui qui démontre la petitesse de soi et pousse à une réflexion profonde qui n’a de but que de prendre de la distance avec son propre ego. La caméra devient alors un personnage à part, qui dialogue et nous montre, grâce aux différents codes, une interprétation plus exacte du récit. Les couleurs se mélangent et nous poussent au voyage. Le spectateur se met dans la peau des personnages et parcourt sa propre enfance, sa jeunesse, ses premiers amours et premières déceptions. Alors, il comprend pourquoi cet éloignement, ce silence, il comprend pourquoi Paris, et pourquoi un autre, un « Paris, Texas. »

msayd
10
Écrit par

Créée

le 23 nov. 2018

Critique lue 608 fois

7 j'aime

3 commentaires

msayd

Écrit par

Critique lue 608 fois

7
3

D'autres avis sur Paris, Texas

Paris, Texas
Velvetman
10

C'est la fille.

Paris Texas, c’est l’existence d’un terrain vague au milieu de nulle part, une contrée vide de vie qui ne demande qu’à reconstruire les péripéties d’un passé lointain et oublié. Derrière un accord...

le 23 févr. 2015

152 j'aime

12

Paris, Texas
Dilettante
5

La fin justifie t-elle la moyenne?

Il est vrai que Paris, Texas est esthétiquement irréprochable tant les plans sont magnifiques. Malheureusement, le temps semble se figer lorsqu'on regarde un film aussi vide de vie ! Les scènes sont...

le 20 sept. 2011

85 j'aime

5

Paris, Texas
Grard-Rocher
8

Critique de Paris, Texas par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Au Texas, dans l'immensité et l'aridité du désert, suivi du regard par un vautour, marche sans but un homme vêtu d'un costume de ville et d'une casquette avec pour tout bagage une gourde d'eau...

70 j'aime

9

Du même critique

Paris, Texas
msayd
10

Les hommes ne pleurent pas

Les hommes ne pleurent pas et ne parlent pas, ils se taisent et s’éloignent, loin de la civilisation et des semblables. Ils s’éloignent afin de ne plus revoir le reflet d’eux-mêmes, car les hommes...

le 23 nov. 2018

7 j'aime

3

Donbass
msayd
7

C’est notre Mère à tous qui est malade

A première vue, il s’agit d’un film hybride qui se situe entre le documentaire et la fiction, ou entre la réalité et l’absurde. Pourtant, ce sont bien des scènes de la vie que le réalisateur -...

le 17 janv. 2019

5 j'aime

La Favorite
msayd
7

La ferme à Lanthimos

Depuis son œuvre absurde et contre-utopique "The Lobster", Yorgos Lanthimos laissait incontestablement une image de re-nouveau dans l’esprit de certains. Cette année, il nous revient avec "La...

le 28 janv. 2019

4 j'aime

7