Contemplation et poésie touchante jusqu'à cette révélation finale...

Paris, Texas est un bon film mais qui n'a cessé de perdre de sa force à mesure que j'avançais dans l'histoire jusqu'à la fameuse scène de 20 minutes durant laquelle les révélations finales sont enfin exposées au grand jour. Je pense qu'on ne sera pas tous d'accord sur la force de cette scène mais pour ma part, j'en ai été profondément déçu à tel point que ça a fortement entaché mon ressenti global sur le film lorsque j'ai vu le générique défilait sous mes yeux, alors que ce film avait su m'épater pour de nombreuses raisons.


De toute évidence, ce film jouit d'immenses qualités cinématographiques comme un soin particulier accordé aux différents plans et une gestion de la lenteur tellement maîtrisée qu'elle en devient rapidement contemplative et poétique. J'ai donc été grandement séduit par la première heure (voire la première heure et demie) du film où le mystère est bien contenu et les interactions entre les différents personnages relativement intéressants. Peu après, j'ai trouvé que ça commençait à s'essouffler en termes de rythme et on s'impatiente beaucoup trop car ça commence à être tout de même un peu long sur certaines séquences.
J'ai aussi été moyennement emballé par le personnage du fils qui n'est pas toujours crédible dans ses différents retournements de situations, on a la sensation qu'il passe trop vite d'une situation à l'autre en un rien de temps sans être particulièrement offusqué des différents changements brutaux qu'il subit en si peu de temps. On sent que tout ça est nécessaire pour préparer la scène de la révélation finale qui je dois dire, m'a profondément déçu.


En effet, j'ai trouvé la séquence décevant compte tenu de la force contemplative générale du film. Je m'attendais à quelque chose de plus fort et plus intense entre eux et finalement, on se retrouve avec une situation ayant mal tourné entre les deux assez simpliste et moyennement crédible pour justifier un départ et une solitude pesante de 4 années jusqu'à sombrer dans le mutisme. J'ai trouvé que ça sonnait pas toujours juste et ça m'a plutôt dérangé. De même, j'ai pas été très séduit par la scène de la retrouvaille entre la mère et le fils. On est pas loin d'un "tout ça pour ça..." avec regrets.


Je ne voudrais pas affirmer que ce film est comparable à Stalker de Tarkovski car ce serait se méprendre sur un film qui est d'un style tout à fait différent, mais j'ose cette comparaison uniquement pour montrer à quel point un film tenant en haleine son spectateur jusqu'à une forme de révélation finale peut nous marquer comparé à un autre.
Pour ce qui est de Stalker, je trouve qu'il est doté d'un final magnifique, intense, poétique, dramatique, bouleversant et incroyablement bien interprété, ce qui contribue à donner une grande force et profondeur à l'entièreté de l'œuvre. Pour Paris, Texas, ce fut tout le contraire.


Paris, Texas est donc un très bon film à n'en pas douter mais il peut en décevoir certains relativement à ses attentes finales. Le film reste très agréable à regarder, l'utilisation de la musique est très appréciable quoi qu'un peu redondante au bout d'un certain temps. Il est sûrement à voir, dommage pour le final qui n'est pas passé pour moi.

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le 11 janv. 2021

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Tystnaden

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