Angelina appartient à la classe populaire.
Elle a travaillé toute sa vie dans les cabarets.
Elle se laisse entraîner inlassablement et répétitivement par ce monde de la nuit. Le flow y est enivrant, l’ambiance alcoolisée et fumante.

Vivre cette vie en marge la conduit à devenir une mère maladroitement aimante.
Cette famille dont l’amour est certain est bien et belle présente dans les évènements importants de sa vie.
Les pères eux en sont absents.
[La place de l’homme est finalement secondaire tout au long de cette vie familiale.]
Les phrases y sont difficiles à formuler mais l’ambiance rends compte d’une chaleur familiale et d’une solidarité certaines.

La rencontre de cet homme, insistant et pressé la pousse dans ses retranchements. Il lui demande de quitter le cabaret et de l’épouser.

Hésitante, l’envie de croire à une vie de princesse, l’espoir d’être l’héroïne de son propre rêve d’enfance la pousse à accepter.
Rapidement elle déménage, fonde un nouveau foyer et entame un semblant de mode de vie différent. Elle garde malgré tout ce lien au cabaret. Elle rends toujours visite à ses copines de nuit et surtout fument ses nombreuses cigarettes.
Jusqu’à la veille de son mariage elle se questionna quant à ses réelles volontés.

L’authenticité de ces pensées traverse la caméra et nous touche simplement et véritablement. C’est sans florilège, sans artifice que la narration nous accompagne au fil de sa vie. Les musiques sont parfaitement choisies en particulier celle du générique et de fin qui nous donne envie de repartir dans cette boucle de vie, inlassablement .
Nous captons ce décalage entre son idéal et sa nouvelle réalité. Est-ce une désillusion? La peur ?
Le cabaret lui manque.
Elle est heureuse d’essayer d’avancer. Elle recontacter sa fille enlevée par les services sociaux. Pourtant elle n’est toujours pas complètement accomplie.
Elle essaiera jusqu’au bout pour réunir ses enfants comme elle l’avait promis.
Elle se marie mais ne mentira pas sur ses sentiments. Jamais elle ne passera à l’acte charnel..

Finalement c’est l’évolution de la vie d’une femme que nous suivons.
Elle prend un chemin puis le rebrousse pour avancer différemment petit à petit.
Finalement il apparaît assez évidemment que rien ne sert de presser une personne qui n’est pas prête. Elle prendrai les jambes à son coup quand la réalité trop brutale apparaîtrai.

Peut-on échapper à son passé?
Peut-on radicalement changer?
Peut-on changer de vie ?
Quid du comment.

C’est finalement une boucle: on commence au cabaret, on vit au cabaret, on retourne au cabaret. L’image de fin est dans un bar, autre. Dans cette scène il y a de nouvelles personnes. C’est une image d’espoir. La boucle s’est donc répétée mais à subtilement changé.
Finalement le changement ne crée t-il pas le changement ?

Cette scène de fin dans laquelle Angelina boit son verre de vin en fumant montre cette dualité des événements de vie. Elle illustre bien que tout n’est pas échec puisque malgré un rebrousse chemin sentimental elle réussi à contacter sa fille et faire de nouvelles rencontres. Elle a donc réussi à avancer dans sa vie différemment et changer de boucle. La caméra finira d’ailleurs par filmer ses mains mouvantes au dessus de sa tête. Une danse non typique des cabarets mais d’une femme libre et mieux épanouie, légère, décorée de bijoux. Ces bijoux en image d’une carapace.

L’amour authentique est roi en l’occurrence ici celui d’une mère pour ses enfants.

J’ai aimé me sentir bercer par les questionnement de cette femme. Les plans sont magnifiquement filmés. Nous sommes en symbiose avec ses émotions et ses doutes dans un rythme non violent. Nous vivons avec elle et ne pouvons que la trouver courageuse de prendre la vie qu’il lui est offerte.
Nous n’avons qu’à accepter ses choix, garder le cap de ce qu’elle peut réellement vivre à un instant donné. J’ai pleuroté et souris. La soirée fut bonne, simplement.
J’ai aimé la musique.
J’ai aimé la famille, attachante avec ses difficultés que l’on devinait sans les évoquer.

Famille qui dans l’adversité continue de s’aimer.

Bruxda
7
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le 30 juin 2022

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Bruxda

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