Une Caméra d'Or qui rayonne
Film singulier dans la forme comme dans le fond, fruit d'une démarche énergique et audacieuse, Party girl rayonne et bouleverse. Fiction ancrée dans la réalité même de ses protagonistes, le premier long métrage de Claire Burger, Marie Amachoukeli et Samuel Theis est un acte cinématographique fort.
C'est l'histoire d'Angélique, vie et travail mêlés dans un cabaret allemand de l'autre côté de la frontière. Angélique n'est plus jeune, boit davantage qu'elle ne fait boire les hommes au bar. Elle se dit qu'il est temps de tourner la page. Elle accepte alors la proposition de Michel, l'un de ses "habitués" : Michel l'aime et veut l'épouser.
Party girl se place du côté de la chronique. Toujours à hauteur d'homme, et principalement de femmes, entre Angélique et ses collègues, Angélique et ses filles, puis ses fils, puis celui qui souhaite l'avoir à ses côtés. On ne se pose pas la question de ce qui "est vrai" ou pas tant la fluidité du récit l'emporte. Nous avançons aux côtés d'Angélique, témoins privilégiés du parcours d'une femme vivante.
Party girl est un film d'amour, un acte d'amour, un projet commun qui prend forme sous nos yeux et dont la maîtrise impressionne. Car le récit avance et culmine lors d'une dernière partie particulièrement bouleversante. On n'a alors pas honte d'avoir les larmes aux yeux : l'histoire d'Angélique ne fait pas dans l'angélisme, l'émotion est cash.
Récit de vie(s), parcours d'une femme à la marge mais libre et fière, Party girl touche au cœur donc à l'universel.